Rien ne va plus- Vol. Alcool : 19%
Le pitch:
Rien ne va plus chez De Dochter van de Korenaar ! C'est en tous cas le nom mentionné sur l'étiquette de l'une de leurs dernières bières. Ronald Mengerink, qui a l'habitude de nous concocter des produits avec beaucoup de complexité et aux noms "frenchy" très accrocheurs, nous propose cette fois un véritable tour de force. Le brasseur a voulu créer un porto à partir d'une bière spécialement brassée pour l'occasion et dont le processus de fabrication a été prématurément stoppé. On comprend ainsi mieux l'appellation périlleuse de la bière... C'est donc pendant trois ans qu'un fût de porto a accueilli notre bière hybride afin d'en façonner grandement sa structure et ainsi ne garder qu'une charpente maltée. D'ailleurs, des versions de quatre et cinq ans d'âge sont en préparation. Patience donc... L'originalité de cette bière, c'est aussi son bouchon à porto refermable qui permet de multiplier les dégustations tout en conservant les propriétés du produit. Testé et approuvé!
La dégustation:
Visuellement, ce porto-malté noie notre regard dans une robe marron foncé alternant les reflets acajou et bordeaux. En inclinant le verre, on observe une nappe d'éthanol sur la paroi, ce qui nous donne déjà une indication sur son ABV élevé. Notre attention se porte ensuite sur l'absence totale de bulles et de mousse, ce qui en soit est logique pour une bière qui n'est pas arrivée au terme de sa conception. Les parfums puissants de porto sont, de prime abord, difficile à mettre en lien avec la bière. Néanmoins, notre odorat nous mène vers un collectif d'arômes sucrés : cassonade, caramel, amaretto, raisin sec, pruneau, auxquels s'ajoutent des effluves grillées, boisées et subtilement fumées. La première gorgée, moelleuse et veloutée, nous amène une légère âcreté en fin de bouche. Sans attendre, l'alcool réchauffe la gorge et l'estomac. Outre les saveurs de porto évidentes, d'autres se démarquent plus discrètement comme le moka, le chocolat au lait, la caramel, les fruits confits, l'amande et un soupçon de vanille en rétro-olfaction. A la différence de la carbonatation et de la mousse, le houblon est bien présent dans la bière mais indétectable au niveau sensoriel. Dégustez cette bière seule en apéritif ou alors jouez le contraste en fin de repas avec un fromage à pâte persillée.
Alain de Bouvère