Tembo - Vol. Alcool: 5,9%
Pitch:
Direction la République Démocratique du Congo pour cette dégustation de la Tembo. Elle est brassée par Brasimba, anciennement connue sous le nom des Brasseries du Katanga, à Lubumbashi dans la province de l'extrême sud-est du pays. Lubumbashi, deuxième ou troisième plus grande ville en population du pays (juste après la capitale : Kinshasa) a également changé de nom après la fin de l'époque coloniale belge où ce chef-lieu provincial était appelé Elisabethville et surnommé "capitale du cuivre". La brasserie qui deviendra Brasimba fut d'ailleurs fondée pendant la période coloniale, en 1925 sous l'impulsion des Belges, avec une capacité de production initiale de 40 000 bouteilles par mois. La production atteint rapidement les 200 000 bouteilles par mois en 1931, avant une période de stagnation provoquée par la Deuxième Guerre Mondiale. La Belgique, surtout représentée par ses soldats congolais, remporta alors sa plus grande victoire militaire contre la colonie allemande voisine ! La brasserie fut ensuite vendue par Interbrew au groupe BGI (Société des Brasseries et Glacières Internationales) de Pierre Castel en 1994. Depuis 2007, le groupe brassicole lance de nombreux investissements et rénovations dans la région. Elle distribue par exemple en RDC la Guinness Foreign Extra, spécialement conçue pour le continent africain et légèrement différente de la version spéciale... pour la Belgique.
Revenons à la Tembo, que nous avons dégusté dans son format classique de 33 cl mais qui existe également en 60 cl au Katanga. Son nom vient du célèbre chasseur Roland Tembo, dont le patronyme signifie "éléphant" dans la langue Kingwana. Les amoureux de jeux vidéo comprendront alors l'origine de Tembo the badass elephant, sorti en 2015 ! Notons que ce surnom rendrait hommage à l'attribut masculin de Roland, qui "se confondait avec une trompe d'éléphant dans la brume matinale de la steppe". Tembo entra ensuite dans le langage commun dans les années 90 et signifie d'ailleurs également "éléphant à la trompe gigantesque" en Swahili. Nous ne pouvons ensuite que vous citer Marc Agnelou (directeur publicitaire de la marque) qui évoque l'étiquette et la capsule de la bière en 1999 : "Un éléphant à la trompe coupée rappelle éminemment les safaris de Tembo et se permettre de dessiner une trompe basique de pachyderme ne représente pas le chasseur, ce serait même une insulte. Symboliquement nous avons fait le choix de couper le bout de la trompe pour rappeler à tout à chacun l'énormité phallique de Roland. Si nous voulions représenter une trompe qui rappellerait Roland cela est impossible. D'après notre directeur de recherche ingénierie et développement, il faudrait passer de 33cl à 14L quant à la contenance pour offrir un diamètre suffisant, raser l'équivalent du Rwanda en couvert forestier tous les ans pour produire le papier nécessaire, ouvrir une usine de papeterie de 9 hectares pour fabriquer ce papier et probablement délocaliser notre marque. De plus la trompe serait tellement grande d'un point de vue graphique qu'on ne verrait qu'à peine l'éléphant sur l'étiquette, l'objet phare de notre filiale. "
Dégustation:
Plus sérieusement, la Tembo se pare d'une robe ambrée légèrement opaque mais étrangement exempte de bulles et rappelant pour le coup nos célèbres bières de fermentation spontanée. Une mousse blanche épaisse s'estompe rapidement pour laisser une fine dentelle sur le ménisque du verre. Le nez, ouvert et intense mais peu complexe, ouvre très fortement sur des notes de malt. S'y ajoutent des effluves de sucre (brun comme le précise l'étiquette) et d'amande. Le tout donne une impression gourmande et pâtissière, avec une présence légère d'alcool pour bien appuyer les aspects plus classiques de l'examen olfactif. En bouche, l'attaque amène directement une sensation rafraîchissante et légère. Le sucre et la rondeur sont ensuite rapidement nettoyés par une vague carbonée qui nettoie efficacement le palais pour laisser une légère sucrosité bienvenue. Loin du profil de nos ambrées belges traditionnelles, cette Tembo nous rappelle plutôt le profil type d'une bière de type Pilsner mais avec un côté pâtissier étrangement moins sucrée que nos bières industrielles. Pour le coup, la Tembo se boit facilement, rapidement et surtout lors de journée chaude comme peut en avoir le Katanga !
Juste savoir entre la simba castel et tembo laquelle de bière est brassée avec bcp de sucre parceque les gens disent que dans la tembo il n´y a pas de sucre. En plus laquelle de bière faudrait il prendre entant que diabétique ?
Nous avons goûté uniquement la Tembo et elle nous paraissait très sucrée, en effet. Le sucre s’estompe dans les bières ayant encore des levures actives, comme des Bretts, avec le temps. Par exemple, les Orval vieillies sont bonnes dans ces circonstances.