Lindemans Premium Gins - Alcool/volume : 46%
Le pitch:
Écartons-nous un moment des sentiers battus pour mieux revenir vers une tradition bien de chez nous. En effet, le gin revient à la mode sans que l'on s'imagine qu'il doit sa naissance à... la Belgique. Le genièvre, alcool produit en grande quantité à partir du seizième siècle, connu son heure de gloire et sa fin à cause de la guerre. Les troupes anglaises l'emportèrent (ainsi que quelques distillateurs flamands) lors de la guerre des Quatre-Vingts Ans, tandis que les deux Guerres Mondiales sonnèrent le glas de cette industrie. Les Britanniques ne s'arrêtèrent pas et développèrent le produit, qui retraverse donc la Manche pour notre plus grand plaisir. Quoi de plus normal, alors, d'associer un distillateur expérimenté (De Moor) et une brasserie (Lindemans)? S'il ne s'agit pas du premier alcool fort sortant d'une brasserie belge, ce gin peut néanmoins se targuer d'être le premier issu d'un distillat de kriek!
La dégustation:
Deux variantes existent, en version claire et rouge. Commençons par la première, issue d'un distillat de quinze plantes et de Kriek à l'ancienne Cuvée René. Sec, il attaque sur le retour et envahit la bouche par sa chaleur et ses notes d'agrumes prononcées. Le goût des cerises permet d'atténuer sa force, pour le balancer et apporter une légère touche sucrée bienvenue, lorgnant sur le pamplemousse rose. Original, il se démarque d'autres excellents gins belges et convient parfaitement pour une association avec du tonic, beaucoup de glaçons et quelques branches de romarin. Le rouge, plus intense en début de bouche, doit sa couleur au jus de cerise ajouté à la kriek servant de distillat. Plus jolie visuellement, il convient de savoir que sa robe virera vers l'orange après quelques semaines, puisque le jus de fruit servant de colorant est entièrement naturel. Très différent sec, l'expérience d'une double dégustation vaut la peine. Nous ne l'avons pas essayé avec du tonic, mais en cocktail, servi par l'un des meilleurs barmen du royaume: Manuel Wouters (qui élabore des cocktails depuis 1988, écrit des livres sur le gin et a officié sur la Queen Elizabeth II). Trop sucré, masquant l'alcool et les subtilités du gin, nous ne l'avons pas vraiment apprécié dans son mélange avec du jus de pamplemousse frais, du vin mousseux, un zeste de citron et du sucre liquide. Mais rien ne vous empêche d'essayer!