dictature

Kirin met fin à son activité en dictature birmane

La brasserie japonaise Kirin, présente en Birmanie malgré des critiques internationales concernant la dictature, met fin à sa coentreprise locale avec la junte militaire ce mois de février 2022. Avec énormément de retard, puisque nous annoncions cette nouvelle il y a un an, Kirin débute enfin des discussions avec Myanma Economic holdings Limited (MEHL) suite à plusieurs propositions japonaises pour changer de partenaire commercial et ainsi rester présent sur le marché birman. En effet, MEHL est un conglomérat très opaque aux mains de l'armée birmane, accusée de plusieurs crimes contre l'humanité et de génocide. Le retard des négociations s'explique aussi par les démarches judiciaires entreprises entre Kirin et MEHL en Birmanie pour éviter une dissolution pure et simple de la coentreprise, au détriment de la brasserie nipponne. Un arbitrage commercial avait ensuite été lancé à Singapour pour régler le différent commercial.

En Birmanie, la coentreprise Myanmar Brewery Limited (qui produit par exemple la bière populaire Myanamar Beer) détient environ 80% des parts de marché. Mais malgré que Kirin possède 55% des parts de cette brasserie (depuis 2015, suite à une transition démocratique amorcée en 2010) et 51% de la brasserie Mandalay Brewery Limited (depuis 2017), les ventes locales représentent uniquement 2% des ventes totales en Birmanie pour l'exercice 2019-2020. En cause: une chute de 30% des ventes en un an suite à la pandémie mondiale de Covid-19 et aux violences politiques birmanes. Notons qu'à cette même période, le marché brassicole birman a chuté de 20%.

Cette épisode marque donc la fin d'une collaboration honteuse entre une brasserie et une entreprise directement liée à une dictature et finançant donc des crimes contre l'humanité. La répression politique aurait fait dernièrement 1.500 morts et les tensions continuent, se muant en quasi guerre civile.

Malheureusement, ce n'est pas la première fois qu'une brasserie finance des assassinats puisque nous avions déjà évoqué en 2018 le rôle de Heineken dans le génocide rwandais.

Laisser une réponse