Un scandale financier concernant des parts de Brewdog placées dans un paradis fiscal a été révélé dans le journal écossais The Scotsman et continue la triste lignée des scandales touchant la célèbre brasserie du même pays. Brewdog a connu une croissance fulgurante ces dernières années, principalement construite sur son programme "Equity for punks" qui permet au public et autres investisseurs d'acheter des parts de l'entreprise. Avec un grand succès puisque pas moins de 145 000 participations forment le total du programme actuellement. Si au départ, l'idée permettait de valider la vision (ou l'image) "punk" de la brasserie... le concept semble se retourner contre son créateur.
D'après les informations récoltées par le journal The Scotsman, presque 1/4 des parts de l'entreprise Brewdog est détenu par des partenaires douteux et localisé dans un paradis fiscal. 23,25% des parts appartiennent à deux partenaires basés aux îles Cayman. Les deux entités, TSG7 A AIV II (Cayman) LP et TSG7 A Lassies and Laddies (Cayman) LP, détiennent au total 891.383 parts A de Brewdog PLC ainsi que 16.160.949 parts C... Ces parts se démarquent également par une clause spéciale appelée "liquidation preference" qui indique clairement qu'en cas de faillite de l'entreprise, les parts aux îles Cayman deviendraient prioritaires dans la vente. TSG Consumer Partners est une entreprise américaine (USA) détenant pour 6,4 milliards de £ en actifs.
TSG a profité de la dernière polémique autour de Brewdog pour prendre plus de pouvoir dans l'entreprise. Pour rappel, une lettre ouverte signée par des centaines d'anciens employés de Brewdog avait révélé une culture toxique sur les lieux de travail et mené à une réponse officielle du CEO de Brewdog. Peu après, Blythe Jack (managing director de TSG) se retrouvait parachuté dans le commité de Brewdog...
Parmi d'autres partenaires, le journal pointe également le politicien conservateur pro-Brexit Jon Moynihan qui possède 7.142 parts A de l'entreprise. Ce fervent défenseur actif du Brexit ne semble pas s'inquiéter des difficultés posées par la sortie de l'Union Européenne concernant les conditions d'échanges commerciaux et les exportations de la brasserie. En réaction, Brewdog a sauté sur l'occasion de racheter la brasserie américaine Stone Brewing implantée à Berlin pour justement posséder un centre de production et de distribution au cœur de l'UE.
Brewdog a bénéficié d'une aide d'état officielle contre la crise de la pandémie sous la forme d'un prêt de 25 millions de £.