Le bar Monk est contraint de fermer à cause des contrats brasseurs

Les contrats brasseurs contraignent le Monk à fermer

Le célèbre café de la place Sainte-Catherine va devoir fermer ses portes, décision prise par Horeca Logistic Services (HLS), propriétaire du Monk. Le groupe de distribution refuse de prolonger le bail de Filip Jans, exploitant du café, arguant la nécessité d'effectuer des travaux au sein du bar. Un simple camouflet pour M. Jans, qui évoque plutôt des raisons économiques à son expulsion : "l'objectif réel est de capter un plus gros loyer mensuel tout en imposant un nouveau pas-de-porte de plusieurs centaines de milliers d'euros." Filip Jans est sommé de partir pour le 18 mai au plus tard, sans aucun dédommagement.

Cela fait pourtant dix ans que M. Jans est lié au Monk, ayant repris la gérance de l'établissement après sa faillite. De gros travaux nécéssitant près de 270000€ d'investissement sont immédiatement entrepris pour "rafraîchir" le bâtiment. Des coûts importants auxquels consent pleinement le gérant, persuadé d'être parti pour "au moins 27 ans", comme il est de rigueur pour les contrats brasseurs, renouvelable tous les neuf ans. C'est donc après à peine un tiers de cette durée que HLS a décidé de terminer sa collaboration avec M. Jans, malgré tous les investissements de ce dernier... et dont le distributeur pourra pleinement profiter.

La médiatisation de cet événement devrait servir de sonnette d'alarme et d'exemple face aux pouvoirs très contraignants des contrats-brasseurs. Déjà fin 2018, Médor sortait un dossier sur les actions déloyales des grands groupes de distribution, où l'appât du gain règne en maître. Entre autre, les grossistes imposent leurs propres bières à la carte ainsi que leurs tarifs, tout comme ils perçoivent les commissions promises aux marques, sans aucune retombée pour l'exploitant. L'immense liberté des bailleurs est souvent dénoncée en procédures légales, sans succès pour l'instant. Des modifications des textes de loi, permettant ce grand pouvoir aux gros acteurs du marché, sont jugées nécessaires.

En tout, ce sont 27 personnes qui vont perdre leur emploi suite à cette décision. Filip Jans de son côté a d'ores et déjà confirmé qu'une dernière fête aura lieu le samedi 13 mai, pour célébrer une décennie d'existence et remercier "tout le monde, clientèle, artistes, DJ et personnel". Malgré cette douche froide, l'exploitant annonce vouloir relancer un nouveau projet ailleurs, sans davantage de précisions pour l'instant.

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