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La Pêcherie Brew Club

Il a y déjà 3 ou 4 ans, une idée germe chez Samuel Medici : il veut créer un lieu où on brasse ensemble. Où l’on se rencontre, où l’on apprend, où l’on échange ! A l’époque, il mène une carrière dans l’accompagnement de start-up et petites PME après avoir été gestionnaire des ressources humaines dans la métallurgie. Mais, tout au fond, c’est d’autre chose dont il a envie. Tout au fond, il a envie d’un job qui fait sens, comme tant d’entre nous. Il a envie d’utiliser ses expériences autour du coaching et du tutorat pour un projet plus ancré.

Alors Samuel quitte son job. Il se forme en brassage à l’IFAPME et continue à rêver d’un lieux collectif, d’un club. Un endroit centré autour du brassage amateur, avec des petites installations, qui rassemble les curieux, qui permette d’apprendre entre pairs, de se former hors des blogs et des livres, de partager ce qu’on sait et ce qu’on sait faire. Et puis aussi, de sortir les brasseurs amateurs de l’anonymat et surtout, de leur zone de confort.

Au bout de 2 ans de réflexion, il est rejoint dans le design de ce projet par Nico et Fred. Et le tout commence à prendre forme. Avant d’aller plus loin et d’investir, le trio veut pouvoir savoir si les gens autour d’eux seront sensibles leur démarche. S'ils seront prêts à venir brasser sur un matériel autre que le leur, hors de chez eux, avec une eau différente. Pour tester ça, Samuel, Nico et Fred créent les Brassages Nomades. Il s’agit d’investir des lieux plus ou moins "roots", d’y installer un bar et de la musique et de brasser. Ils iront ainsi poser leurs casseroles dans un hall John Cockerill à Seraing, dans un ancien garage automobile à Liège ou encore en pleine nature. Ils proposent aux brasseurs amateurs de venir brasser avec leur propre matériel, les matières premières étant fournies par les organisateurs.

Après une première expérience, ils poussent le concept un peu plus loin. Ils proposent  aux brasseurs avec de l’expérience de s’adjoindre quelques néophytes pour leur faire découvrir le brassage, leur donner envie. Ils organisent aussi une séance de brassage antique dans des anciennes barriques de vin. Enfin, ils proposent à des professionnels de venir à des rencontres lors desquels les brasseurs amateurs puissent faire leur faire goûter une de leur bière et recevoir des conseils.

Après toutes ces expérimentations, le succès des activités est réel. La Pêcherie Brew Club est née.

Pourquoi « club » ? Parce qu’à l’instar d’un club sportif, l’idée est de rassembler des personnes autour de leur passion, de la pratiquer autour d’activités organisées correspondant à leur niveau, à leur attentes. Des activités qui challengent, qui forment, qui permettent d’expérimenter, de pratiquer, de s’inspirer, de rentrer en compétition et surtout de s’amuser. Le Club s’installe début 2022 dans son nouveau lieu à Villers-le-Bouillet.

Avoir cet espace leur donne l’occasion d’organiser leur premier vrai concours. La Pêcherie lance le défi aux brasseurs amateurs de créer au fil de l’année trois bières autour trois styles inhabituels : une Kölsch, un Dry Stout et une Harvest.

Pourquoi ces styles, pourquoi aller si loin hors des sentiers battus ? Simplement parce qu’avant tout, l’idée de la Pêcherie est de pousser les brasseurs amateurs à se renseigner, à sortir de leur zone de confort, à faire des recherches et des expérimentations et enfin de confronter leurs créations à un jury de professionnels du secteur.

Trois dates sont posées pour que tout le monde se retrouve à Villers et que, tout au long de la journée, qui veut vienne brasser pendant que le jury, lui, déguste. On est ici loin d’un concours classique. L’idée est mois de distribuer des médailles que de permettre aux brasseurs de pouvoir apprendre, échanger, recevoir des conseils. 56 brasseurs amateurs s’inscrivent au concours.

Le 19 mars dernier s’est tenue la première date, autour de la Kölsch.

Nous nous rassemblons donc ce samedi-là autour de ce style typiquement allemand, trop peu connu, et relativement complexe. Je fais partie du jury, ainsi que tout un tas de personnes aux compétences diverses : profs, zythologues, brasseurs et brasseuses, sommeliers et sommelières.

Nous avons dégusté environ 25 tentatives de Kölsch. Je dis « tentative » parce que, soyons honnêtes, toutes n’étaient pas 100 % dans le style. Par contre, je lève mon verre à toutes les personnes qui ont osé se lancer dans un tel challenge. Créer une Kölsch ce n’est pas simple. En effet, cette bière de fermentation haute présente toutes les caractéristiques d’une fermentation basse, elle doit rester la plus limpide possible et présenter des arômes maltés subtils. Mais quelques bières sont clairement sorties du lot.

La journée a aussi été marquée par le soleil et la convivialité. Dans le jardin de la Pêcherie, une bière à la main, jury et brasseurs se sont ensuite retrouvés pour échanger.

Le 5 juin prochain, on passe au Dry Stout. Je dois avouer que je suis très curieuse de voir ce qui va nous être présenté. 53 brasseurs sont inscrits pour ce style, on verra combien de bières nous seront soumises. Mais outre le jury, je suis enthousiaste à l’idée de retrouver le groupe éclectique que Samuel, Nico et Fred arrivent à rassembler : des amateurs et des pros, des expérimentés et des débutants, des simples curieux et des fous passionnés, mais qui partageront sans différence le plaisir de se retrouver autour de la bière.

Quant à la Harvest, ce sera en octobre.

Je souhaite longue vie à la Pêcherie. Je suis ravie de voir un tel projet voir le jour. On peut écrire tous les livres qu’on veut, organiser toutes les conférences ou cycles de formation, je suis convaincue que c’est avant tout dans la pratique et l’échange que les connaissances autour de la bière peuvent circuler et percoler. Et je pense que Samuel et son équipe l’ont très bien compris.

Plus d’infos : https://lpbc.be/ ou https://www.facebook.com/lapecheriebrewclub

1 comments

  1. Avatar
    Samuel Medici 30 mai, 2022 at 08:30 Répondre

    Ils n’ont pas été cités mais Merci aussi à Benjamin Defrère, Gilles Detienne et Renaud Hardiques qui, avec Fred Kluysken et Nicolas Lambert, donne à ce projet la dimension qu’il a aujourd’hui. Et merci aussi à toutes celles et à tous ceux qui ponctuellement, mais depuis le début, nous apportent leur aide et nous soutiennent !

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