Les désormais traditionnels "Dry January" et Tournée Minérale qui occupent le début d'année, provoquant souvent l'angoisse des brasseries et de l'Horeca en janvier-février, mettent en lumière une tendance mondiale : le retour en force des bières sans alcool qui gagnent des parts de marché de plus en plus importantes. Sans pour autant que les consommateurs connaissent ce qu'ils boivent ou les tenants et aboutissants de ces produits pas si neufs que ça...
1. La bière sans alcool a été inventée il y a presque un siècle
Si les bières avec un taux d'alcool faible remontent facilement au Moyen Age, la nécessité de produire et vendre des bières sans alcool apparaît très clairement en 1919 aux USA. La mise-en-place du Volstead Act préfigure la Prohibition et l'interdiction de consommer des boissons alcoolisées. Les brasseries américaines s'adaptent alors rapidement, en produisant d'autres types de boissons (comme des sodas ou des tonics) et en ajoutant une étape supplémentaire au brassage pour retirer l'alcool à la fin du processus.
2. Les bières sans alcool contiennent de l'alcool
Dans l'Union Européenne et en Belgique depuis 1999, une bière peut être appelée "sans alcool" si elle ne dépasse pas les 0,5%. Elles contiennent donc bien souvent un petit peu d'alcool comme d'autres boissons considérées comme des softs : certains sodas, les kombuchas... De nombreuses brasseries poussent donc le concept plus loin que la limite légale en indiquant bien un taux à, par exemple, 0,0%. Ce qui n'exclut pas un très faible pourcentage d'alcool encore présent qui apparaitrait au niveau des centièmes après la virgule.
3. Une bière sans alcool industrielle reste négative pour la santé
Même si plusieurs revendeurs vantent les mérites presque curatifs des bières sans alcool, une boisson industrielle reste un apport calorique souvent élevé. D'ailleurs, aux USA où les boissons sans alcool furent inventées il y a longtemps, les consommateurs se tournent plutôt volontiers vers les bières "light" dont le taux d'alcool reste régulier mais contenant moins de calories. L'idéal, si vous surveillez votre santé, reste alors de chercher des bières sans alcool et faibles en calories, si possible artisanales.
4. Les boissons sans alcool peuvent induire des sensations d'ébriété
Différentes études académiques sur des groupes tests permettent de prouver l'effet placébo d'un taux d'alcool indiqué mais imaginaire. Ainsi, les cobayes pensant consommer des bières alcoolisées (qui sont en réalité sans-alcool), adoptent des comportements similaires à ceux rencontrés lors d'un état d'ébriété. Les études testent également d'autres variables intéressantes : le public a tendance à préférer une bière faussement plus alcoolisée dans un panel ou indique avoir goûté l'alcool dans une boisson non-alcoolisée qui affiche un taux faussé.
5. Les bières sans alcool coûte plus cher que les bières traditionnelles
Souvent, le grand-public s'étonne du prix similaire entre des bières classiques et des bières sans-alcool. Mais avec une étape de production supplémentaire pour retirer l'alcool de la bière (et donc des coûts et du temps investis), la gamme sans-alcool (de manière générale) se hisse logiquement dans la même catégorie de prix. Les investissements nécessaires pour qu'une brasserie produise des bières sans-alcool expliquent également le prix de celles-ci.