Edition 2024 du festival Wanderlust

Wanderlust 2024 : nos coups de coeur

La fin de la saison estivale rime avec festivals... de bières en l'occurrence. Le trio Leuven Innovation Beer Festival, Wanderlust et BXL Beer Fest s'enchaine très vite, pour le bonheur de nos papilles et le malheur de nos portefeuilles ! Après le Leuven il y a deux semaines, c'est donc au tour du Wanderlust de Brussels Beer Project de nous émerveiller avec les bières délicieuses apportées par ses quatorze brasseries, issues d'un peu partout en Europe. Nous pouvions ainsi compter sur les ukrainiens de Varvar, les français de chez Aerofab ou encore les portugais avec Dois Corvos. Mais puisqu'il est toujours impossible de tout goûter en une ou deux après-midis, il a fallu faire des choix... Et c'est donc tout naturellement que nous vous proposons une fois encore une liste de cinq coups de coeur retenus pour cette édition 2024.

1) Nitro Red Ale - Twisted Cat (Luxembourg) : ce n'est pas si courant de retrouver une bière servie à l'azote au sein d'un festival, encore plus lorsqu'il ne s'agit ni d'un stout ou d'un porter ! Nous avons ici une petite red ale, qui possède tous les éléments d'une bonne bitter anglaise. Son parfum évoque logiquement le biscuit ou le pain toasté, avec de petites touches de caramel. Elle est tout aussi logiquement bien crémeuse, mais pas gourmande pour autant, puisqu'elle possède une belle sècheresse et une petite amertume pour la rendre pintable à souhait.

2) Continental Plates Collide - Dnsrt (Belgique) : Brussels Beer Project était bien évidemment de la partie, mais son line-up était constitué de bières savoureuses, mais déjà connues. Nous avons donc décidé de mettre à l'honneur leur projet de bières spontanées, davantage réservé aux connaisseurs et connaisseuses, addicts à l'acidité. Cette bière ne porte pas le nom de "gueuze", mais elle en a tous les attributs. Non-initiés s'abstenir ! Cette bière pourrait bien vous percer l'estomac ! Et l'ajout de piments habaneros n'aide pas à la rendre plus tendre, que du contraire. Ces derniers apparaissent au nez via des arômes "végétaux", rappelant les légumes verts cuits à la vapeur. Le goût de habaneros est également plutôt discret, n'apparaissant que pour vous chatouiller la gorge en fin de parcours. La bière comporte aussi de la pèche, plus franche et adoucissant un peu cette potion exigeante, mais véritablement délicieuse pour quiconque pourra apprécier son acidité.

3) Puck V5 - Kaapse Brouwers (Pays-Bas) : Une autre acide, citron-meringuée cette fois, qui parvient à ne pas tomber dans le goufre de la pastry. La bière n'est ni trop lourde, ni trop sucrée, aidée par un citron frais et puissant. La meringue est pourtant bien là, tant au nez qu'en bouche, et rajoute une petite touche gourmande à l'ensemble, tout en subtilité. Plus qu'un dessert, cette "Puck" est avant tout un vrai jus de citron délicieusement buvable, sans jamais devenir écoeurante. Pensez à un sorbet au citron garni de quelques gourmandises  plutôt qu'à un gros morceau de tarte !

4) Cherry Raspberry Maple - Arpus (Lettonie) : Arpus signe son retour dans l'un de nos tops, juste après leur "Red Wine Barrel Aged Saison" du Leuven. Si la Puck brillait par sa délicatesse, cette bière joue au contraire la carte de la surenchère. Tout rappel le smoothie, à commencer par son apparence, d'un rouge intense et épais, qui se retrouve jusque dans la mousse coiffant ce gros jus de fruits. Les parfums de cerise et de framboise sont tout simplement enivrants, tant ils sont puissants. Mais le sirop d'érable se cache à nos narines, pour mieux se glisser au milieu des fruits à chaque gorgée. Une bière surprenamment équilibrée, où l'érable ne se montre pas agressif mais au contraire épouse parfaitement les fruits pour un cocktail succulent... mais très sucré ! Dangereuse pour votre régime, mais aussi pour votre foie, cette bière tout en douceur fait office de véritable dessert frais, basculant nos conceptions sur ce que peut être une bière... Une manoeuvre classique de la part des brasseries artisanales finalement !

5) Smoke on the porter, fire in the rye - To Ol (Danemark) : On ne pouvait que terminer par une grosse cartouche, noire comme la nuit et lourde comme une enclume ! To Ol n'est pas vraiment connue pour faire dans la finesse, et ils ne dérogent pas à la règle cette fois encore. Cet imperial porter titre à 11,1%, a été barriqué dans des tonneaux de bourbon, de rhum et de cognac, et incorpore du seigle dans sa recette, afin d'y ajouter des notes épicées. Mais outre ce banquet de parfums puissants et nombreux, ce qui marque immédiatement avec cette bière, c'est son épaisseur. Le surnom affectueux de "pétrole", souvent associé aux gros stouts, prend tout son sens ici. On mange presque autant que l'on boit ! Rajoutez-y sa palette de saveurs, rappelant des gros desserts chocolatés (songez à une bombe au chocolat par exemple), et vous avez une bière qui se savoure avec patience et mesure, et qui décuple encore ses forces en la laissant réchauffer un peu. On n'en boira pas des litres... Mais dans un petit verre, en guise de péché de gourmandise, elle fonctionne à merveille !

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