Le plus grand festival brassicole de Bruxelles n'a pas déchainé les foules cette année : l'organisation s'attendait à une baisse de 10 à 15% pour ce cru 2024, elle aura finalement été de 30 à 35% selon les premières estimations. Une baisse fulgurante qui signe le glas de cet évènement, qui tire donc sa révérence par la petite porte, malgré les efforts déployés pour contenir 55 brasseries de Belgique et d'ailleurs dans la salle désormais bien connue de Tours & Taxis. Les nombreux coûts nécessaires pour la mise en place d'un tel festival menaçaient déjà sérieusement l'avenir d'une éventuelle septième édition. Mais ces chiffres décevants scellent le destin du BxlBeerFest, qui ne peut occulter la réalité financière, et surtout ce qui ressemble fortement à la fin d'une ère.
L'organisation remercie évidemment les artisans, les brasseries et les visiteurs, et se félicite d'avoir malgré tout pu compter sur la présence et l'enthousiasme des festivaliers pour faire de cette ultime célébration du BXLBeerFest un vrai bouquet final. Malgré cette sixième édition largement déficitaire, un nouveau festival plus intimiste baptisé "BxlFriendsFestival" est déjà dans les cartons, afin de préserver les liens chaleureux entre beer geeks et brasseries, et continuer de célébrer le monde de la bière en comité plus réduit. Les organisateurs demandent toutefois aux brasseries intéressées de faire preuve de clémence et d'opérer une ristourne sur leur participation, si toutefois cette opportunité est possible : le milieu brassicole tout entier faisant face à de nombreux défis.
C'est donc une page qui se tourne dans le milieu évènementiel brassicole belge. Si d'autres festivals comme le Leuven Innovation Beer Festival, La Cité de la Bière ou le Wanderlust ont pu se dérouler comme prévu, le Zythos n'a pas pu mener son édition 2024. Pas plus que l'Oud Bruin Fest de T'Verzet, ni le Winterbieren Festival. Et c'est sans compter sur les innombrables fermetures, faillites et reventes de brasseries ayant eu lieu cette année : Ann & Joost, Atrium, Het Anker, Gronendaal, Shockmel, d'Oude Maalderij, Sainte-Hélène, En Stoemelings... et on ne parle que de la Belgique ! Les raisons sont parfois de l'ordre du privé, mais l'augmentation générale des coûts (en énergie, en transport, en matières premières) est le plus souvent à blâmer. Peut-être aussi, il faut bien le dire, une perte d'intérêt progressive pour la bière artisanale auprès du public...