On n'a de cesse de vous le répéter : le sans-alcool fonctionne, alors que tout le reste du secteur brassicole est en déclin. Les brasseries l'ont évidemment bien compris, et si le choix de bières faiblement ou pas alcoolisées, industrielles ou artisanales, est désormais plus varié, l'offre au fût est encore plutôt limitée. Du côté d'Alken-Maes, on explique ce manque d'offre par "des coûts importants limitant les essais aux grands événements." De plus, l'alcool joue un rôle protecteur contre les bactéries, que l'on ne retrouve évidemment pas dans les options sans alcool : "La solution passe par un refroidissement permanent des fûts et des conduites, ainsi qu’une stérilisation stricte de ces dernières [...] Nous avons dû mettre au point un protocole entièrement nouveau pour nettoyer les lignes de fût à la brasserie, afin d’éliminer toute trace d’alcool lors du remplissage", affirme Sebastiaan De Meester, responsable des affaires générales chez Alken-Maes.
Pour que le fût de bière sans alcool se répande à tout l'horeca, il y a cependant encore un bon bout de chemin : "Les exploitants peuvent entourer leurs conduites de bière d’un circuit d’eau glacée [...] Mais cela nécessite de la place, ce qui n’est pas toujours simple." On imagine aisément que les coûts d'une telle installation représentent un frein supplémentaire au déploiement plus global de la bière sans alcool au fût. AB InBev "étudie la question", tandis qu'Alken-Maes (et Heineken, plus largement) travaille actuellement avec une centaine d'établissements afin de collecter les impressions des clients comme des gérants.
L'article de l'Echo revient sur les World Beer Awards 2025 et souligne que Lindemans s'est illustrée avec sa kriek 0.0%, pionnière en la matière. Chez AB InBev, les bières faiblement ou pas du tout alcoolisées ont rapporté 33% de chiffre d'affaires en plus au deuxième trimestre 2025 que l'année précédente, avec la Corona Cero comme figure de proue de cette progression des plus alléchantes : 80% de croissance, sans nul doute aidée par son statut de sponsor officiel des Jeux Olympiques de Paris l'année dernière. Une étude publiée l'année passée dévoilait qu'environ 4% de la bière vendue en Belgique était sans alcool, un chiffre encore plus important chez nos voisins: 6 % en France, 8 % aux Pays-Bas et 14% en Allemagne.




