Dry January oblige, les bières sans alcool restent sous le feu des projecteurs. Ces dernières atteignent désormais le podium des ventes en Allemagne, comme nous vous l'évoquions la semaine dernière. Les pilsners et les helles (un type de lager allemande généralement plus douce, les pils étant plus sèches et amères chez nos voisins) restent majoritaires dans les habitudes de consommations des allemands, mais leur production est néanmoins en baisse. Nos confrères de La Libre estiment que si les chiffres précis ne sont pas encore connus, les prévisions donnent un bilan plutôt maussade, encore en dessous de la nette baisse relevée en 2023. Une baisse constante depuis 2015.
Les explications sont désormais bien connues : une consommation plus raisonnable, invitant à boire moins de bière ou bien à se tourner vers des alternatives pas ou peu alcoolisées, jugées plus saines. L'inflation également, et peut-être plus curieusement : la météo. C'est en tout cas ce qu'avance Christian Weber, président de l'association des brasseurs. Le secteur des bières sans alcool étant le seul à croître, la majorité des brasseries du pays se sont tournés vers ce nouveau marché afin de survivre. Ce sont 6,7 millions d'hectolitres de bière sans alcool qui ont été vendus en Allemagne en 2023, soit une fameuse progression en quelques années à peine : en 2019, ces chiffres n'étaient "que" de 4,2 millions d'hectolitres.
Selon l'institut national des statistiques, la production de bière sans alcool a presque doublé en dix ans et l’Allemagne en est devenue le premier producteur en Europe. Fin 2024, ce marché pesait tout de même 8,9% de l'ensemble du secteur brassicole selon les estimations de l'agence d'étude de marché Nielsen. La tendance est telle qu'un biergarten entièrement sans-alcool a ouvert ses portes à Munich, ville de l'Oktoberfest... un comble ! Les bières sans alcool sont désormais parmi les plus demandées des brasseries, mais aussi les plus commandées à la carte des bars.