Si le projet ne vous évoque qu'un vague souvenir, cela n'a rien d'étonnant : après un premier test il y a un peu plus de cinq ans, la ligne de train censée relier la brasserie de Jupille, détenue par ABInBev, au centre de distribution de Delhaize à Ninove n'a finalement jamais vraiment vu le jour. Alors que le projet devait permettre de diminuer la circulation de camions (environ 5000 par an, selon le ministre fédéral flamand de la mobilité à l'époque, Ben Weyts), le projet a discrètement été tué dans l'oeuf depuis lors.
Plus précisément, aucun travaux ni aucun essai supplémentaire n'a vu le jour depuis lors. L'actuel ministre fédéral de la mobilité, Georges Gilkinet, confirme qu'il n'y a rien eu depuis l'essai de 2017. Il faut voir du côté de Delhaize pour obtenir de plus amples informations sur les raisons de l'annulation du projet. L'enseigne évoque un simple "projet pilote" jugé peu convainquant. "Nous avons dû conclure après des tests et des analyses que le coût du transport n'était pas proportionnel à la valeur ajoutée", déclare le porte-parole Roel Dekelver. Plus coûteux et moins flexible que le transport par camion, Roel Dekelver conclu en affirmant que "le projet n'était tout simplement pas réalisable d'un point de vue économique et logistique."
Toutefois, Delhaize ne renonce pas à ses projets davantage respectueux de l'environnement. L'enseigne envisage l'utilisation de camions électriques ou hybrides, ou encore de véhicules fonctionnant au gaz naturel liquéfié. Du côté d'InBev aussi, on annonce la neutralité carbone d'ici 2028, au moins pour les cinq plus grandes brasseries européennes du groupe. Cela implique, entre autre, de transitionner vers de nouvelles sources d'énergies, renouvelables, et d'optimiser l'usage de ces énergies. Dans son communiqué, datant de 2021, ABInBev n'évoquait pas l'impact du transport dans ses objectifs écologiques, alors qu'il s'agit d'un facteur polluant majeur du milieu brassicole.