La brasserie du Val de Sambre est en difficulté et envisage de se trouver un nouveau partenaire financier.

La Brasserie du Val de Sambre cherche un partenaire pour se relancer

Tout comme pratiquement l'ensemble du secteur brassicole, belge mais aussi étranger, la brasserie du Val de Sambre a perdu quelques plumes ces dernières années. Les raisons sont toujours les mêmes : pandémie, puis une crise économique gonflant les prix de l'énergie, des transports et des matières premières. Et plus récemment, une baisse significative des exportations de bières. Face à ce contexte délicat, les actionnaires de la brasserie, Jorge Menarguez et Frédéric Colinet, planchent sur de possibles solutions, notamment la quête d'un nouveau partenaire, voire une vente pure et simple.

Nos confrères de L'Echo retracent le parcours de cette brasserie, née en 1998 et longtemps restée une microbrasserie, avant que M. Menarguez, homme d'affaires qui importait des bières belges en Espagne, ne reprenne le flambeau en 2013. L'homme a ensuite fait entrer Frédéric Colinet, neveu du fondateur de la brasserie et titulaire d'un diplôme de maître-brasseur, poste qu'il occupe toujours aujourd'hui. Un peu de sous-traitance plus tard, c'est en 2018 que la décision est prise de construire une nouvelle brasserie sur le zoning de Thuin-Lobbes, inaugurée en 2019 et fière d'une capacité de quelques 30.000 hectolitres. La brasserie a rapidement rencontré le succès, notamment en Amérique Latine et en Asie, et a même pu récupérer le label "bière d'abbaye", perdu lors de la période de sous-traitance.

Seulement voilà : ces débuts prometteurs ont rapidement été étouffés par plusieurs crises successives, dont la brasserie peine toujours à se relever. Le marché chinois, véritable tremplin pour la brasserie du Val de Sambre et sa récente cure de jouvence, n'est plus aussi porteur qu'il y a une petite poignée d'années à peine. Alors que la Chine constituait à elle seule 50% du volume d'exportations de la brasserie, les habitudes locales ont également été impactées par les différentes crises sanitaires et économiques. Les chinois connaissent une importante crise du logement et du chômage, n'invitant pas à dépenser parfois très cher pour des bières étrangères. De plus, certaines brasseries locales se mettent à copier les bières belges, affectant encore davantage la baisse des volumes exportés.

Aujourd'hui, la brasserie du Val de Sambre ne fonctionne donc qu'au tiers de ses capacités seulement. Jorge Menarguez reconnait que son associé et lui-même ne sont pas très rodés en termes de marketing et de distribution... ce n'est tout simplement pas leur métier. Ils mettent toutefois en avant leur production de bières spéciales, dont une gamme de bières d'abbaye ("Abbaye d'Aulne") et une autre de bières fruitées ("Chérie"), toutes deux reconnues. La brasserie recherche actuellement de nouveaux marchés pour combler l'importante perte du marché chinois, mais également d'autres solutions plus à long terme, dont possiblement une vente. Jorge Menarguez et Frederic Colinet se disent ouverts à toute proposition, à une condition tout de même : que le projet préserve l'âme de la brasserie et son héritage.

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