La Suède compte assouplir sa loi concernant la vente d'alcool très prochainement. En effet, le pays encadre strictement la vente de boissons alcoolisées sur son territoire, et ce depuis 1955. Ces lois, misent en place pour des raisons de santé publique, impliquent que les magasins ne peuvent vendre de telles boissons que si ces dernières titrent à moins de 3,5% d'alcool. Pour les boissons à plus forte teneur en alcool, les consommateurs doivent se rendre dans un "Systembolaget", une chaîne de magasins publique comptant quelques 450 points de vente. Ces derniers ont des heures d'ouverture limitées et ne peuvent proposer ni promotion, ni publicité sur les produits qu'ils vendent.
La grande nouveauté réside donc dans l'opportunité pour les microbrasseries de pouvoir vendre leurs produits directement sur place, mais à quelques conditions : les consommateurs doivent participer à une visite guidée de la brasserie, tandis que ces dernières doivent obligatoirement rappeler à leurs clients les dangers liés à l'alcool, et présenter leurs produits sans oublier de mentionner ces risques. L'article de Reuters, citant directement cette nouvelle loi, parle même de "conférence" ou de "sermon" (de l'anglais "lecture" [NDLR]) pour qualifier ces présentations détaillées auxquelles devront se plier les brasseries. Les vignobles et les distilleries sont également concernées par ces changements.
En plus de ces mesures contraignantes, les visiteurs ne peuvent également repartir qu'avec de petites quantités d'alcool, en guise de "souvenirs". Cette loi entrera en vigueur au moins de juin et devrait rester en place pendant au moins six ans, avant qu'une réévaluation ne soit possible. La Suède est mitigée face à cette réforme, les partis politiques de gauche y voyant la fin du monopole gouvernemental sur la vente d'alcool, tandis que le gouvernement de droite estime que cette décision va relancer le tourisme et le secteur brassicole. La Finlande, également sévère en matière de ventes d'alcool, assoupli déjà ses restrictions depuis 2017, en proposant notamment aux petites brasseries de vendre leur production sur place. De plus fortes mesures, permettant notamment la vente en ligne ou en grandes surfaces, sont également sur la table.