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Pertes d'emplois massives chez AB Inbev et Heineken

Utilisant la pandémie mondiale comme prétexte, plusieurs industriels brassicoles en profitent pour lancer de vastes plans de licenciements avec des milliers de pertes d'emplois à la clef...

AB Inbev ouvre le bal avec une volonté désormais affichée officiellement de délocaliser la production de la Stella Artois (une pils qui connaît un succès grandissant outre-Atlantique) en Amérique du Nord. Les volumes destinés à l'exportation hors de l'Union Européenne, pour l'instant brassés à la brasserie de Jupille, seront donc bientôt produits dans d'autres sites du groupe AB Inbev. Ce changement entraînera le licenciement de maximum 29 personnes ainsi que la non-prolongation de 58 contrats temporaires (sur un total de 760 travailleurs à Jupille). La direction d'AB Inbev justifie également cette décision comme étant une punition suite au mouvement de grève du site de Jupille en septembre de l'année passée. "Etant donné la nécessité de plus en plus pressante d'assurer un approvisionnement continu en toutes circonstances, les nombreuses interruptions de travail à Jupille pèsent sur l'analyse effectuée." Enfin, AB Inbev invoque aussi l'aspect écologique puisqu'il est moins polluant de produire les bières le plus localement possible. Le brassage de la Stella Artois pour le marché belge et européen ne devrait pas être impacté puisqu'il concerne le site de Louvain.

La salve des pertes d'emplois se poursuit avec l'annonce d'Heineken, groupe brassicole néerlandais, qui devrait voir la suppression de 8000 emplois (soit 9% de la force vive!). La direction justifie cette décision par la volonté de retrouver le même niveau économique d'avant la pandémie... L'objectif affiché du plan "EverGreen": économiser deux milliards d'euros en trois ans. Le budget du personnel subira donc une coupe de 350 millions d'euros. Sur un autre niveau, l'opération devrait permettre aux profits d'augmenter de 17% d'ici 2023, contre 12,3% en 2020 et 16,8% en 2019. Une baisse de 2,2% des actions d'Heineken en bourse a précipité la décision sans doute préparée depuis un petit temps.

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