Une véritable hécatombe attend peut-être le monde brassicole de l'Hexagone. Une enquête de l'association des Brasseurs de France révèle que près de 10% des brasseries du pays envisageraient une fermeture définitive d'ici la fin de l'année. Une situation économique difficile est mise en cause, les brasseurs et brasseuses subissant de plein fouet l'inflation. Le communiqué de presse de l'association évoque que "les prix des intrants, des emballages, des matières premières, du transport, de l’énergie demeurent à des niveaux élevés". Près de deux tiers des brasseries connaissent un semestre plus difficile en ce début 2023 qu'en fin 2022.
L'enquête de Brasseurs de France épingle aussi la hausse du prix de l'énergie comme difficulté supplémentaire rencontrée par les brasseries. Il en va de même pour leurs contrats avec leurs fournisseurs d'emballage, notamment les verriers. Sans parler du prix des matières premières comme l'orge et le houblon, également en hausse. C'est donc 70% des dirigeants qui observent une baisse de leur trésorerie au 1er semestre 2023, par rapport au semestre précédent. De nombreux coûts supplémentaires qui ne sont pourtant que partiellement répercutés dans le prix de leurs produits. Pour 30% des brasseries, les prix n'ont même pas bougé du tout malgré des frais plus importants.
Une période particulièrement difficile qui survient peu de temps après la pandémie de Covid-19, marquée par l'arrêt de l'Horeca et des activités culturelles. Le communiqué rajoute que "lors des négociations commerciales achevées le 1er mars avec la grande distribution, permettant de fixer le prix des produits vendus en rayon pour l'année, près d'un tiers des brasseries membres du syndicat n'ont pas réussi à répercuter la hausse de leurs coûts auprès des supermarchés." Rien n'indique une amélioration de cette situation dans un futur proche, le ministre de l'économie Bruno Le Maire ayant simplement inviter les supermarchés à faire appel à "leur sens des responsabilités".