Xyauyù

Xyauyù / Baladin (Italie)

Xyauyù - Vol.Alcool: 14%

 

Pitch :

 

Depuis maintenant plusieurs décennies, le mouvement brassicole artisanal foisonne en Italie. La brasserie Baladin, située dans le petit village de Piozzo en pleine région du Piémont, est l’illustration parfaite de cet essor brassicole italien. En 1986, son concepteur Teo Musso crée le Bistrot Le Baladin. Dix ans plus tard, il décide d'en faire un Brew Pub où il commence à brasser des bières reflétant les moments charnières de sa vie, à l'image de la Isaac, une blanche d'inspiration belge dédiée à la naissance de son fils. Quelques années après, c'est le nom de sa fille, Wayan, qui apparait sur l'étiquette d'une bière qui ne comporte pas moins de 17 ingrédients. Plus tard encore, sa femme Nora se voit attribuer une bière d'inspiration égyptienne, brassée avec de la myrrhe et du blé Khorasan (céréale redécouverte en Egypte dans les années 50 et mieux connue sous le nom de Kamut). On comprend dès lors l'imagination débordante du maitre-brasseur que beaucoup estime comme un ambassadeur incontestable de la bière artisanale. Victime de son succès et en raison d'exigences productives croissantes, la brasserie Baladin s'agrandit à plusieurs reprises pour devenir le Baladin Open Garden qui accueille brasserie et bistrot dans une structure en véritable harmonie avec la nature. Actuellement, la brasserie italienne s'est étendue à travers une grande partie de la péninsule avec cependant une présence plus discrète sur le territoire méridional. L'esprit visionnaire de Teo Musso se reflète également au travers d'une cinquantaine de pays et deux complexes paradisiaques à Zanzibar en Tanzanie et Essaouira au Maroc. Côté cuisine, on repart du côté de Piozzo avec la Casa Baladin, une brasserie restaurant avec chambres à coucher qui propose des plats en parfaite adéquation avec les bières de Teo. De plus, la dégustation se fait dans les incontournables verres TEKU, ce qui rajoute une vraie plus-value à l’expérience. TEKU est l'acronyme de ses deux concepteurs, Teo et Kuaska (surnom de Lorenzo Dabove, zythologue italien de renom), qui proposent un verre accentuant l’analyse sensorielle de la bière. Ce verre est d’ailleurs devenu une référence en terme de dégustation pour les divers jurys et professionnels du secteur. Teo Musso et son amour pour ce breuvage houblonné est un véritable laboratoire d'expérimentations qui se vérifie une fois encore avec la Xyauyù, un vin d'orge qui met en valeur un défaut typique de la bière (dans le cas présent, l'oxydation) afin d'en faire une qualité. C'est par un processus de macro-oxydation et un vieillissement accru sous la vigilance du brasseur que la Xyauyù (personnage imaginaire né de la fantaisie de sa fille Wayan) confère des propriétés organoleptiques incomparables.

 

Dégustation :

 

Après un service consciencieux, cette Xyauyù 2013 se démarque par l'absence totale de mousse et de bulles pour laisser place à des sédiments en suspension. De couleur marron foncé, la bière miroite de reflets cuivrés et acajou. La première approche olfactive permet de révéler des effluves beurrées autour d'une configuration caramélisée, ce qui fait indéniablement penser au caramel écossais. A cela s’articule des nuances de crème brulée, de confiture de lait et de cassonade. Un second passage olfactif plus approfondi permet d'aller chercher des arômes plus fragrants comme la liqueur de noisette, la vanille bourbon, le pruneau, les raisins secs ou encore le chocolat au lait. Les notes de chêne sont ici plutôt timides tant la madérisation est accentuée. L'attaque, complètement exempte d'effervescence, est particulièrement sirupeuse et accompagnée d'une suavité aérienne presque orgasmique. Cette effervescence inexistante accentue l'impression d'épaisseur et donc de gourmandise. L'ensemble des saveurs qui tapissent la muqueuse buccale sont axées sur le sucre, mais avec énormément de raffinement et d'élégance. La comparaison avec le Madère semble inévitable avec un gout prononcé sur les dattes, les raisins secs, le pain toasté, le sucre brulé et la mélasse. Cet aspect brulé qui s'invite en fin de gorgée est plus que bienvenu car il offre une amertume et un peu d'âcreté qui viennent se marier avec la haute teneur en sucre. La dégustation se clôture sur une légère rétro-olfaction de noisette. Cette bière opulente à 14% serait d'autant plus mise en valeur en alliant texture et contraste avec un toast au roquefort.

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