Derrière une solide lignée d'établissements à Bruxelles (L'amère à boire de Flagey, Uccle, Saint-Gilles mais aussi le bar L'impasse ou la brasserie L'amère en fût), se cachent les discrets tenanciers Camille Roy et Maxime Léonard. Avec d'autres partenaires (Jellil Sahidet, Christophe Pires), ils gèrent un petit monde brassicole du producteur aux consommateurs. Nous leur avons posé quelques questions pour revenir à la genèse d'une passion pour la bière artisanale mais aussi pour l'Horeca :
Comment êtes-vous arrivés en Belgique ?
Camille Roy : "Je suis arrivé de La Rochelle il y a une vingtaine d'années pour travailler dans le secteur du commerce équitable, parce qu'une entreprise comme Oxfam était bien implantée et développé en Belgique, contrairement à la France. J'ai débarqué avec un pote français qui est resté aussi, je suis sorti avec une Belge et puis... j'ai fais ma vie ici tout simplement. Dans le cadre de mon travail, j'ai effectué deux missions au Mexique et au Mali pour créer des projets touristiques. En rentrant en Belgique, j'avais gagné la motivation pour ouvrir ma propre agence de voyage mais j'ai rapidement déchanté quand on m'a annoncé qu'il me manquait des fonds importants et des années d'expérience..."
A quel moment avez-vous glissé un pied dans le monde de la bière ?
Camille Roy : "J'ai débuté dans le secteur de l'Horeca pour gagner ma croute au début, en commençant dans des pépinières événementielles puis dans des événements de bars. J'ai ensuite enchainé chez des grosses machines comme le Belga, le Roi des Belges (en journée), Le Pantin (en soirée)... Déjà là, j'ai pu acquérir de l'expérience dans des ambiances très différentes et très chouettes. C'était beaucoup de boulot car j'étudiais en même temps pour accéder à la gestion (NDLR : qui était obligatoire pour lancer une entreprise en Belgique à l'époque). Une fois le certificat en poche, j'ai enfin pu ouvrir ma première boîte en Belgique et c'était La gougoute à pépé, en association avec Le Murmure Café qui venait aussi d'ouvrir. On a racheté un fleuriste qu'on a transformé en restaurant mais j'ai senti le créneau des bars à bières arriver. J'aimais déjà bien ça et Ixelles ne comptait pas d'établissements de ce genre. On était vraiment au début de l'arrivée de l'artisanal, avec des sketchs comme des clients qui crachaient leur première Zinnebir parce qu'il n'avait jamais goûté d'amertume dans une bière. On s'est planté avec le resto et on l'a ensuite transformé en bar avec l'arrivé de Max: le premier L'amère à boire (Flagey)."
Quel est le but derrière le fait d'ouvrir plusieurs établissements dans Bruxelles ?
Camille Roy et Maxime Léonard : "On aime vraiment créer de nouveaux lieux et de nouvelles ambiances. On fait les travaux et les décorations nous-même, on kiffe vraiment d'ouvrir un nouveau café. On a ouvert l'entreprise Cammax dans ce but, pour aider à l'ouverture de nouveaux établissements dans l'Horeca. Quand on a repris la brasserie En Stoemelings, c'était non seulement déjà une idée qu'on avait en tête (de pouvoir brasser nos propres bières en interne) mais aussi un coup de bol au niveau de la localisation et de l'installation à saisir. On reste à Bruxelles, nos fûts font maximum huit kilomètres, on a notre propre laveuse de fûts, on favorise vraiment notre propre circuit court avec l'avantage de fixer nos propres prix."