La toute jeune brasserie nordiste Briquehouse a connu une ascension fulgurante en France. En moins de quatre ans, la brasserie à déjà ouvert cinq établissements, dont un à Paris et un autre à Bordeaux, et propose des bières modernes et audacieuses, dans un cadre voulu inclusif et novateur. Une success-story déjà entachée par de lourdes accusations de sexisme et de harcèlement de la part d'anciens employés. Tout est parti d'une série de témoignages publiés sur la page "Balance Ta Start-Up" sur Instagram, fin octobre dernier. Des conditions de travail difficiles sont également épinglées, notamment des horaires bien trop lourds aux heures supplémentaires non-payées. Des licenciements surprises ont également frappés certains employés, parfois en plein service.
S'y ajoutent un besoin d'être disponible en permanence et un gros problème de sous-effectifs. Mais aussi un service jugé malhonnête et hostile. Les clients ne devaient rester que 45 minutes pour consommer leur entrée-plat-dessert et laisser leur place : un service jugé impossible pour accueillir les gens dignement, selon un ancien employé. Des bières à la qualité douteuse étaient également parfois servies en secret. Une quête de profits maximum se retrouvant jusque dans le traitement réservé aux collaboratrices de la brasserie. Celles-ci étaient le plus souvent mise en avant à des fins marketing, au point d'être amenées à recevoir des remarques déplacées sur leurs tenues.
La brasserie s'est faite discrète suite aux accusations. Aucune annonce n'a été faite sur les réseaux sociaux, mais le cofondateur Baptiste Dufossez s'est exprimé aux médias intéressés par l'affaire. Il reconnait l'existence de remarques sexistes et homophobes, et affirme que les personnes responsables seront identifiées et licenciées. Un sondage anonyme a également été lancé pour connaître l'opinion des quelques 240 employés de la société, comprenant 55% de femmes. Une visioconférence interne a également eu lieu afin de présenter des excuses aux collaborateurs de Briquehouse. Il nie toutefois avoir servi des bières ne répondant pas aux standards de qualité, arguant que les recettes peuvent changer d'un brassin à l'autre.
Enfin, Baptiste Dufossez reconnait les soucis prononcés par ses ex-employés, et déplore "avoir fait beaucoup de malheureux". Il affirme assumer ses tords, et souhaite résoudre les différents problèmes dans les prochaines semaines. Dans une interview donnée au média "Bière Actu", M. Dufossez déclare vouloir profiter de cette débâcle pour "revenir 1000 fois plus forts". Reste à voir si l'image de la marque parviendra à se remettre de la polémique : de nombreux appels au boycott ont déjà été lancés sur les réseaux sociaux.