C'est un énième "bad buzz" pour la brasserie écossaise Brewdog. Une employée d'origine asiatique a exprimé son mécontentement à ses supérieurs suite à une réunion du groupe d'extrême droite "English Defence League" dans le bar londonien où elle travaillait. Brewdog accuse l'employée de s'être montrée agressive et d'avoir utiliser un langage inapproprié en formulant sa plainte à son manager, ce qu'elle réfute. Elle affirme avoir eu une réaction épidermique, affirmant que cette réunion était "putain d'incroyable", mais ne s'est pas montrée insultante envers son supérieur. En apprenant la décision de l'entreprise, la jeune femme s'est déclarée frustrée, effrayée mais aussi impuissante. Elle a précisé qu'elle et sa famille ont été victimes d'injures racistes de la part de l'English Defence League dans sa jeunesse. Un message ultérieur, présentant ses excuses pour sa réaction empreinte d'émotions, n'a pas suffit. Brewdog a affirmé comprendre son traumatisme personnel, tout en jugeant son comportement suffisamment inapproprié pour justifier son licenciement.
Le syndicat britannique "Unite" exprime de son côté une inquiétude face au traitement que réserve Brewdog à ses employés. Bryan Simpson, un responsable de chez Unite, a déclaré : "Nous devons faire notre possible pour que tous nos membres présents dans chacun des bars Brewdog puissent recevoir la justice qu'ils méritent". De son côté, Brewdog avait été mis au courant au préalable de la réunion de l'English Defence League dans leur bar londonien, et une présence policière avait été assurée... mais aucun des employés n'a été informé de l'existence de cette réunion. L'employée a ajouté que ce manque de communication a accentué sa réaction, ainsi que celle de plusieurs collègues : "un profond embarras régnait au sein de l'équipe, et une autre de mes collègues était en pleurs". L'un des membres de Brewdog chargé de son audience disciplinaire ne connaissait même pas l'existence du groupe d'extrême-droite.
Brewdog s'est exprimé au magazine britannique "Tribune" au sujet de cette affaire : "Les standards attendus de la part de nos employés sont tous repris au sein de notre règlement interne. Ces règles ont clairement été bafouées dans cet exemple. Nous avons suivi la procédure habituelle et avons respectés nos standards en matière d'investigation et de procédures disciplinaires. Nous maintenons notre décision"
Si Brewdog a reçu de multiples volées de bois vert, pour des raisons tout aussi variées, ce n'est pas la première fois que l'entreprise est épinglée pour le traitement qu'elle réserve à ses employés. En début d'année, ces derniers se plaignaient de salaires jugés trop bas, surtout en raison de la forte inflation que subit le Royaume-Uni. Il y a quelques années, c'était une véritable culture toxique qui était reprochée à Brewdog, empreinte de sexisme et de pressions.