Brewdog provoque la colère de ses employés britanniques en leur octroyant que le salaire minimum

Brewdog fâche ses employés en raison de salaires trop bas

La célèbre brasserie écossaise n'est pas étrangère aux controverses, et si 2023 s'était déroulée (plus ou moins) sans encombres, 2024 débute avec une énième complainte de la part des employés britanniques de Brewdog. La cause? Des salaires largement moins alléchants que prévus, malgré des promesses d'un véritable "salaire de subsistance"... transformé depuis pour n'atteindre que le minimum légal. Les salaires du personnel des bars londoniens ont également été "gelés" jusqu'à nouvel ordre, afin de diminuer les coûts de la brasserie, qui enchaînent les pertes. Plus précisément : les nouveaux employés ne sont payés que 12,10€ de l'heure, soit le minimum légal, alors que les anciens employés reçoivent 12,65€ de l'heure. A partir du 1er avril, ce montant sera augmenté pour atteindre 13,28€/heure, ce qui reste en dessous du "salaire de subsistance", qui devrait passer à 13,93€/heure à la même date.

Des changements qui ne concernent toutefois pas la capitale britannique, dont les taux ne devraient pas augmenter malgré des coûts de la vie en grande hausse depuis l'année dernière. Des messages partagés en interne révèlent la colère des employés, arguant que la société "ne respecte plus les promesses qui la rendait intéressante" ou encore que "les valeurs et l'image rebelle de Brewdog n'existent plus". Un sondage mené en interne il y a un an demandait aux employés ce qu'ils désiraient garder dans l'absolu, suite aux pertes de la brasserie, et le "salaire de subsistance" se situait en première place... "Ils ont déjà renoncé à leur promesse", décrit un autre employé de Brewdog. Le syndicat britannique Unite déplore également la situation, arguant que la brasserie respectait le "salaire de subsistance" depuis 2015 : "revenir sur cette décision en pleine crise est absolument scandaleux", affirme le porte-parole d'Unite, Bryan Simpson.

Le syndicat a déjà pris contact avec ses membres liés à Brewdog partout dans le pays afin de "revoir cette décision et forcer le management à payer correctement les travailleurs qui leur ont rapportés des millions". Une autre mesure critiquée réside dans les changements apportés à la campagne "Punks with purpose", qui prévoyait de partager 50% des profits de chaque bar entre chaque employé... un chiffre revu grandement à la baisse, puisqu'il n'atteint plus que 10% aujourd'hui. Katherine Chapman, directrice de la Living Wage Foundation, rejoint le syndicat Unite, et déplore la décision du géant écossais, alors que plus de 14.000 sociétés continuent de payer le "salaire de subsistance" en dépit de la crise.

La décision est défendue du côté de Brewdog par un son de cloche habituel : des décisions économiques difficiles mais importantes doivent être prises. La société rajoute : "malgré une belle fin d'année, 2023 a été difficile et il est important de retrouver une stabilité financière et faire de nouveaux profits pour une entreprise aussi étendue que Brewdog". Le communiqué de la brasserie conclut en affirmant que Brewdog continue de payer ses employés "au-dessus de la moyenne de l'industrie" et que divers bonus sont prévus pour les différentes équipes. L'article du Guardian rappelle toutefois les accusations portées en 2021 à l'égard de James Watt, le PDG de Brewdog, et une supposée "politique de la peur" occasionnant maltraitance du personnel de la brasserie. La brasserie avait alors réfutée certaines accusations, et s'était excusée pour d'autres, mais a perdu son label "B Corp" suite à la controverse. Pour rappel : ce label certifie les engagements d'une entreprise envers l'environnement, mais aussi diverses exigences sociétales et de transparence.

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