Souvenez-vous de ce litige commercial qui remonte à décembre 2021 : la Brasserie artisanale du Leff (en Côtes-d'Armor, France) tentait d'acquérir le droit de commercialiser ses bières en utilisant le nom Leff jugé trop proche de la célèbre marque d'AB Inbev Leffe. Depuis deux ans, les procédures judiciaires se succèdent entre le mastodonte industriel qui commercialise la gamme Leffe comme bières d'abbaye (elles ne sont pas produites dans une abbaye, ni à Leffe d'ailleurs) dans le monde entier et la microbrasserie artisanale soutenue par un seul homme en Bretagne.
Philippe le Saux continue de se justifier en arguant que le nom Leff provient du cours d'eau local où il puise l'eau pour brasser. Comment donc lui refuser d'utiliser un nom aussi proche de sa brasserie et de son concept, ayant un lien géographique et historique ?
Problème : la justice française donne raison à AB Inbev. Un premier dépôt de marque a donc été refusé à la Brasserie artisanale du Leff. Mais son propriétaire n'en démord pas et a retenté sa chance cet été 2023 auprès de l'institut national français de la propriété industrielle (INPI pour les intimes). Avec une légère modification : la brasserie s'appelant désormais Brasserie artisanale du Leff de Lanleff. Cette pique ne passe évidemment pas pour AB Inbev qui s'oppose à nouveau à la validation légale de cette appellation.
Juridiquement, rappelons que l'argument évoqué porte sur la confusion possible des consommateurs envers les deux marques de bière, puisque le nom est jugé trop similaire phonétiquement et typographiquement.
En tout cas, Philippe le Saux indique déjà sa volonté de retenter une troisième fois sa chance si cette essai échoue à nouveau. Il souhaite cependant éviter les tribunaux, n'ayant pas les moyens d'un affrontement à la David contre Goliath.