Brasserie artisanale du Leff : un nom qui ne plait pas à AB Inbev

Une petite brasserie bretonne, située à Lanleff (en Côtes-d'Armor), connaît un engouement médiatique international depuis un courrier reçu le 13 décembre 2021. Dans cette missive envoyée par le géant brassicole AB Inbev, point d'offre d'achat à un prix alléchant mais une demande liée à un litige concernant le nom de la petite brasserie française de Philippe Le Saux. Son nom ? La Brasserie artisanale du Leff.

Ancien tenancier de café, Le Saux souhaitait ouvrir une brasserie depuis une trentaine d'années. Et depuis tout ce temps, il aurait souhaité utiliser le patronyme de Lanleff, d'après le nom de la rivière qui coule dans son village natal. Ce rêve se réalise il y a environ cinq ans, avec des premiers brassins amateurs qui ne se font pas connaître jusqu'au siège d'AB Inbev. Tout change lorsque Philippe Le Saux dépose sa marque le 13 octobre 2021 (après une inscription au registre du commerce français en juin de la même année)...

Deux mois plus tard, AB Inbev lui fait parvenir un courrier via un bureau d'avocats parisiens pour demander l'arrêt de l'usage du nom "Brasserie artisanale du Leff" à tous les niveaux (mais surtout comme marque et comme nom commercial). Si l'action de l'industriel peut évoquer un nouveau combat de David contre Goliath... la demande d'un règlement à l'amiable de la situation permettrait simplement de protéger le nom marque "Leffe", gamme de bières d'abbaye brassée par AB Inbev. Car si la ressemblance phonétique entre les deux noms sautent aux yeux, la typographie utilisée par la brasserie bretonne se rapproche également très fortement de celle d'AB Inbev.

Pour le moment, le brasseur de la Brasserie artisanale du Leff accepte de changer l'aspect visuel du nom apposé sur ses étiquettes mais n'en démord pas pour changer d'appellation. Evoquant l'usage du nom d'une rivière, Le Saux s'oppose donc à l'antériorité de dépôt de la marque Leffe. Dans tous les cas, si l'affaire se termine au tribunal, les tenants et aboutissants de cette affaire pourrait peser lourd sur la protection des marques commerciales belges en France.

En effet, ce genre de litiges commerciaux entre différentes marques qui entraînent la confusion auprès des consommateurs existent depuis la nuit des temps. La bière Buval, par exemple, permet d'apprécier la complexité des jugements rendus en faveur des partis.

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