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Brasseries: un tiers en risque de faillite d'après une étude récente

Un an après le début du premier confinement en Belgique, la Fédération des Brasseurs Belges a demandé l'aide du bureau Graydon pour analyser la situation périlleuse des brasseries. Le constat est sans appel... Chaque jour supplémentaire de fermeture représente un coût considérable (environ un million d'euro) pour l'ensemble de la société belge et plus d'un tiers des brasseries saines au début de la crise serait désormais en danger de faillite.

"A la veille de la pandémie, près de 9 petites brasseries belges (moins de 50 employés) sur 10 (87,5 %) étaient considérées comme des entreprises en bonne santé financière. Selon une étude demandée
par les Brasseurs Belges auprès du bureau Graydon, seulement 28,4 % des brasseries, soit 50 d’entre elles, seraient encore en bonne santé. Il apparaît qu’une proportion comparable de brasseries (27,3 % - 48 brasseries) était précédemment en bonne santé et fait maintenant face à de grandes difficultés. Plus inquiétant, près d’un tiers des brasseries (31,8 % - 56 brasseries) étaient saines avant la crise et se trouvent maintenant au bord de la faillite. Ces deux dernières catégories représentent 104 brasseries et un peu plus de 600 emplois directs", d'après le communiqué de presse.

Yvan De Baets, co-fondateur de la Brasserie de la Senne, rajoute : "La survie de la plupart des brasseries est intrinsèquement liée à l’ouverture de l’horeca. Le bien-être des Belges l’est aussi. Les bars et restaurants sont des endroits qui sont par essence régulés par les patrons et leur personnel, et dans lesquels l’application de règles sanitaires est plus facile que dans de nombreux autres lieux. Une réouverture rapide de l’horeca est indispensable pour éviter de perdre à jamais des acteurs essentiels du bien-vivre en Belgique. Chaque jour compte!"

Concernant l'Horeca lié aux brasseries: "A la veille du premier confinement, 80,2 % (soit 10.080 débits de boissons) étaient en bonne santé financière. Au lendemain d’une réouverture le 1er mai, seul un peu plus d’un tiers des cafés et bars (36,6 % - 4.597 établissements) le seraient encore. On remarque qu’un quart (25,7 % - 3.232 établissements) font face à de grandes difficultés alors qu’ils étaient précédemment en bonne santé. De plus, près d’un cinquième (17,9 % - 2.251 établissements) des cafés et bars précédemment sains sont maintenant au bord de la faillite. Ces deux dernières catégories représentent un total de plus de 13.000 emplois directs. Des soutiens financiers à hauteur de 279 millions d’EUR seraient nécessaires pour les sauver."

La Fédération des Brasseurs Belges appelle surtout le gouvernement fédéral à respecter l'annonce de l'ouverture de l'Horeca ce premier mai 2021. Avec un respect des normes déjà imposées entre les deux fermetures (distanciation sociale, carnet de prise de contacts, places assises uniquement, désinfection de la vaisselle, fermeture précoce...), le secteur espère pouvoir profiter des terrasses et d'une saison normalement très importante pour le chiffre d'affaire.

Krishan Maudgal, directeur de la Fédération, explique les demandes concrètes du secteur : "L’étude de Graydon le montre très clairement : sans soutien financier important, près d’un tiers de nos brasseries (31,8 %) et près d’un cafés et bars sur cinq (17,9 %) risquent la faillite alors qu’ils étaient auparavant en bonne santé financière. C’est pourquoi nous souhaitons une ouverture complète des établissements pour le 1er mai, ainsi que le maintien et le renforcement des mesures de soutien. Les brasseurs soutiennent également la demande des patrons de cafés et restaurants qui désirent ouvrir leurs terrasses pendant les vacances de Pâques, tout en maintenant les mesures de soutien, puisque cela aiderait fortement le secteur à sortir de l’impasse. Pour ces entreprises autrefois en bonne santé, il faut, d’une part, résoudre les problèmes de liquidité en maintenant et renforçant les primes de soutien actuelles des différents niveaux de pouvoir et, d’autre part, répondre aux problèmes de solvabilité lors de la réouverture grâce à la réduction globale de la TVA à 6 % dans l’horeca, l’exonération des cotisations ONSS, la récupération des accises sur les bières périmées, la vente d’alcool après 20h, etc."

Côté population, les Belges s'accordent également pour un souhait général d'ouverture de l'Horeca. "La population a besoin de respirer durant cette période de vacances. Une demande appuyée par une autre étude, publiée par l’Université d’Anvers le 23 février, selon laquelle l’activité que les citoyens belges désirent le plus reprendre est de boire un verre ou manger en terrasse (71 % des participants). Cette activité se classe même devant le désir d’accueillir plus d’une personne à l’intérieur (65 % des participants). Ce désir premier pour une sortie au café ou au restaurant a d’ailleurs été confirmé cette semaine par les résultats du sondage réalisé ce week-end par RTL, Le Soir, Het Laatste Nieuws et VTM Nieuws."

L'Horeca se veut acteur d'une solution puisque rappelons que des rassemblements nombreux et sans aucun contrôles des mesures sanitaires ont eu lieu alors que les bars et restaurants doivent rester fermés.

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