L'épopée de Heineken en Afrique est plutôt glaçante, mais c'est au tour du géant brassicole de faire les frais de sa présence sur le continent Africain. Le groupe brassicole néerlandais vient de déclarer avoir perdu le contrôle de ses installations à l'est de la République Démocratique du Congo, tandis que le personnel a été évacué. Déjà au mois de mars, Heineken déclarait que ses opérations au sein de trois villes à l'Est du pays seraient suspendues tant que la sécurité ne pourrait être garantie. Plusieurs brasseries et dépôts appartenant au groupe brassicole avait été endommagés et pillés au milieu des affrontements entre l'armée et les rebelles.
La situation a depuis empiré, et des forces armées ont repris le contrôle des installations de Heineken au sein des villes de Bukavu et Goma, les deux plus grandes villes de cette région du Congo, désormais aux mains des rebelles. Bralima, filiale de Heineken en RDC, continue de brasser ailleurs dans le pays et entend maintenir un œil avisé sur l'évolution de la situation à l'Est. Heineken possède quatre brasseries en République Démocratique du Congo, brassant principalement de la Heineken mais aussi d'autres bières du portefeuille du géant brassicole, telle que la Primus. Les installations de la ville de Bukavu employaient quelques 1.000 personnes, désormais protégées et soutenues financièrement par Heineken le temps du conflit.
Reuters rappelle que près de 14% des revenus totaux de Heineken proviennent d'Afrique et du Moyen-Orient, où le Congo représente un marché juteux avec ses quelques 105 millions d'habitants. Les villes de Goma et Bukavu, mais aussi Uvira, rapportaient à elles seules un tiers des revenus de Heineken réalisés sur le sol congolais. Toujours selon Reuters, les combats se sont intensifiés ces derniers mois, alors que le groupe rebelle M23 a rapidement gagné du terrain dans l'Est du Congo, faisant craindre un conflit de plus grande ampleur. Le Congo prétend que le Rwanda soutient les rebelles en leur envoyant des troupes et des armes, tandis que le Rwanda dément ces accusations. Les deux pays viennent de signer un accord de paix aux USA.