Le co-fondateur de Brewdog a peut-être cédé sa place de capitaine du navire, mais il est encore loin de prendre sa retraite. L'entrepreneur écossais vient d'avoir une nouvelle idée farfelue : une émission dont le but est de financer de nouveaux fondateurs britanniques d'entreprises. Plus précisément, il souhaite doubler le nombre de "licornes" au Royaume-Uni d'ici 2030. Une licorne est une entreprise pesant au moins un milliard de dollars sans être sur le marché boursier. Il en existe 86 actuellement, sur les quelques 400.000 start-ups que compte le pays. Deux millions de livres sterlings (un peu moins de 2,4 millions d'euros) sont mis en jeu pour l'occasion, sortis directement de la poche de James Watt (selon ce que prétend le site internet de l'émission).
Le site de "House of Unicorns" précise aussi qu'une entreprise d'une telle envergure ne peut plus seulement miser sur l'innovation, la technologie ou le développement. "L'essentiel, c'est la notoriété, c'est de construire une marque qui captive les cœurs et les esprits de son audience" peut-on lire sur le site officiel. Les entreprises participantes peuvent s'attendre à suivre un cours intensif visant à développer leurs activités, mais aussi à façonner leur marque pour susciter de l'émotion, de la loyauté auprès des consommateurs, et surtout à catapulter leur renommée. Le vote du public permettra de déterminer quelle entreprise décrochera le premier prix : un millions de livres sterlings, soit la moitié de l'ensemble de la somme mise en jeu.
Sans surprise, cette annonce ne s'est pas faite sans son lot de controverses : James Watt s'est exprimé sur les réseaux sociaux pour critiquer le nouveau gouvernement britannique, rendant plus difficile la création d'une entreprise. Surtout, il a affirmé que le concept d'équilibre entre vie privée et travail est un "concept inventé par les personnes qui détestent ce qu'elles font". Ces propos, très critiqués, ont depuis été supprimés. Il s'est également exprimé sur LBC Radio, où il a dressé des comparaisons entre les mentalités américaines et britanniques. Selon lui : "Aux Etats-Unis, lorsqu'une personne rencontre le succès, les gens vont la célébrer car le rêve américain est si ancré dans leur culture qu'ils se disent 'cela pourrait être moi'. Au Royaume-Uni, nous sommes plus cyniques, nous ressentons même de la rancœur à l'encontre des gens qui réussissent. Parce que les gens ne pensent pas être capables de faire la même chose" . Naturellement, de nouveaux commentaires se sont empressés de rappeler les nombreux scandales ayant émoussés la réputation de Brewdog et de son ancien PDG...
Ce n'est pas la première incursion de James Watt dans le monde de la télévision. Déjà en 2013, la série "Brew Dogs" mettait en scène James et son comparse Martin Dickie en vadrouille dans différentes brasseries pour accomplir des défis brassicoles. Un concept recyclé pour "The Brewdog Show", émission qui n'a eu droit qu'à... deux petits épisodes. Moins glorieux sans doute, la BBC a également réalisé un documentaire exposant les pratiques de l'entreprise, et sa culture toxique.
