bière à façon

Bière à façon: la RTBF s'intéresse à cette pratique

bière à façon

Le phénomène des bières à façon ou des "gypsy brewers" ne date pas d'hier mais bon nombre de consommateurs de bières ignorent toujours de quoi il s'agit. Concrètement, une entreprise distribuant des bières peut les produire directement au sein de sa brasserie ou décider de louer des installations existantes pour brasser toute ou une partie de sa production. Cette pratique se divise également en deux catégories suivant que l'entreprise soit présente et participe activement au brassage ou se contente d'envoyer des instructions à la brasserie.

Les brasseries belges spécialisées dans ce domaine remplissent les demandes de nombreux brasseurs à façon dans le monde. Citons par exemple De proef ou Anders qui travaillent pour des clients célèbres tels que Mikkeler ou Omnipollo. Le problème semble alors évident: les bières brassées de cette façon ne possèdent pas d'étiquettes mentionnant clairement l'origine du produit. En cause: une faille légale qui profite à de nombreuses brasseries qui n'ont parfois aucune cuve active ou mentent plus au moins explicitement sur l'origine de la bière.

La fameuse Leffe, de l'abbaye du même nom? Elle est brassée dans une énorme usine à Louvain. La gamme classique de Brussels Beer Project? Elle ne vient pas de Bruxelles. Notre fameuse Grimbergen? Elle est brassée sur place en France en suivant des recettes différentes. La liste pourrait être longue et reste trompeuse. Mais pourquoi donc continuer de tolérer cette pratique?

Brasser à façon permet souvent à de jeunes entrepreneurs de brasser et de tester de nouvelles recettes sans forcément investir une somme colossale dans une brasserie. La Nanobrasserie de l'Ermitage, fraîchement ouverte à Bruxelles, produisait certes ses premières bières sur place mais a décidé de tester le marché avec une première bière brassée à la Brasserie de Bastogne. Après leur succès, les brasseurs ont pu lever des fonds et s'installer proprement dans leur brasserie. N'oublions pas également que plusieurs brasseurs choisissent de collaborer avec d'autres brasseries par amitié ou curiosité pour brasser des bières pas vraiment à façon mais en tout cas produites en-dehors de chez eux. Certains brasseurs préfèrent également ne pas se consacrer à plein-temps ou tout risquer avec une brasserie et jouent la carte de la transparence, comme Totem (du côté de Gand) qui participe toujours activement au brassage. Enfin, les moins scrupuleux profitent simplement de l'engouement des bières artisanales locales pour acheminer une production et profiter de l'effet de mode.

La RTBF résume très bien cette problématique. Faut-il indiquer clairement l'origine des bières? Doit-on interdire les mentions locales mensongères? Comment considérer les brasseurs qui ne participent même pas au brassage de leurs bières? Le débat reste ouvert...

La vidéo complète est visible en suivant ce lien!

1 comment

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    Garlonn Kergourlay 14 novembre, 2017 at 15:20 Répondre

    C’est bien résumé…. en souhaitant qu’un maximum de consommateurs et de consommatrices de bières aient la curiosité de s’informer pour acheter en toute connaissance de cause, en Belgique comme en France. Je travaille pour le Syndicat National des Brasseurs Indépendants, et l’une de nos missions est d’alerter et d’informer sur les bières mensongères et les « faux brasseurs ».

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