Nina Carleer

Nina Carleer: la druidesse de la Source Beer Co.

Il faut entrer dans la forêt urbaine du Be-Here pour rencontrer Nina Carleer, au milieu des colonnes recouvertes de symboles et des constructions en bois qui ornent la brasserie de La Source. Lorsque son compagnon (Mathieu) gère la partie technique du brassage et la photographie, Nina prend la main pour dresser bien plus que les animaux illustrant les visuels de leurs bières.

Comment es-tu tombée dans le monde de la bière et quelle est ton rôle professionnel et privé au sein de La Source?

J'ai commencé à m'intéresser à cette boisson avec Mathieu même si nous avons toujours été des buveurs de bières depuis notre adolescence. Petit à petit, nos goûts ont évolué et nous ont mené vers la bière artisanale puis progressivement, le projet de La Source est né et nos rôles se sont affinés avec le temps. Nous étions par exemple tous les deux graphistes mais c'est moi qui ait repris cet aspect dans le travail actuel, ainsi que la gestion administrative. A chaque recette de bière, on fait une réunion rapide pour choisir un animal suivant les caractéristiques de la boisson et notre interprétation subjective. Je réalise d'abord une gravure que je numérise ensuite avant de retravailler le design sur ordinateur pour finalement imprimer les étiquettes.

Quels seraient les conseils que tu donnerais aux femmes pour les convaincre de boire de la bière artisanale?

D'oser! De ne surtout pas avoir peur de s'affirmer, d'affirmer son rôle et d'être présente dans la communication. J'ai quand même ressenti régulièrement (même si de moins en moins) cette sensation que les gens pensent que je ne suis que la secrétaire ou une employée lambda de la brasserie et pas la gérante. Ils font sans doute aussi le raccourci que comme Mathieu est le brasseur, il doit aussi être le patron et le gérant.

Quelle évolution constates-tu dans la bière belge et dans la place des femmes dans la bière en Belgique?

J'ai remarqué une évolution très rapide et positive sur les deux ans de notre projet. Au départ, on a rencontré des professionnels du secteur qui étaient déjà ouvert à la bière artisanale et à la présence des femmes. Le milieu artisanal à Bruxelles est déjà largement ouvert d'esprit, assez loin des clichés qu'on peut encore voir sur des étiquettes sexistes par exemple. Au niveau de notre public, même constat puisqu'il est très partagé. On est situé dans un quartier familial et nous avons des visiteurs qui nous ressemblent: de jeunes parents dynamiques qui viennent profiter de la brasserie et du hall central.

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