Alors que le monde brassicole traverse une crise éprouvante, le numéro un mondial n'a pas à s'en faire. Certes, AB Inbev a vendu 2% de volume en moins, mais enregistre néanmoins un bénéfice net record (+7,6% soit 7,4 milliards de dollars) et son action repart à la hausse à la Bourse de Bruxelles. De quoi ravir les investisseurs et surtout éponger les dettes de l'entreprise, à leur plus bas niveau depuis 2016. Pour continuer d'énoncer des chiffres, cela signifie que leur dette a baissé de 7 milliards de dollars, pour atteindre désormais quelques 60 milliards. Quant à la baisse des ventes, Ab InBev l'explique par une consommation en baisse sur les marchés chinois et argentins. En excluant ces deux pays, les volumes ont même augmentés d'environ 1%. Le reste de l'Amérique latine est même un marché juteux pour le géant brassicole, en particulier le Mexique, la Colombie et le Brésil.
En Amérique du Nord en revanche, le groupe accuse toujours le coup de la controverse générée par sa pub pour Bud Light, qui avait employé Dylan Mulvaney, un influenceur transgenre. Le groupe brassicole est également dans le viseur des autorités belges, suite à des plaintes du milieu Horeca. Ce dernier estime que les pratiques appliquées par Ab InBev sont déloyales, et bloquent l'accès au marché (et plus particulièrement aux cartes des bars et restaurants) pour les brasseries indépendantes, en plus de tenir les patrons de cafés dans un étau en raison des contrats brasseurs. L'Autorité belge de la Concurrence a ouvert une instruction en début d'année.
Enfin, le géant belgo-brésilien est de moins en moins belge... Il y a quelques semaines, Jan Craps, dernier belge au sein de la direction d'AB InBev a posé sa démission, après 23 ans de carrière. Il recherche désormais de "nouvelles opportunités". Son successeur est d'ores et déjà connu : il s'agira de Yanjun Cheng, qui aura la lourde tâche de redynamiser les ventes de l'entreprise sur le marché asiatique, tout particulièrement en Chine où la consommation baisse. Jan Craps relativise cette absence de belgitude au sein d'InBev en expliquant que l'entreprise est devenue si énorme, si "mondiale", que l'origine n'importe plus. Seuls les résultats comptent.
L'ensemble du rapport d'AB InBev est consultable directement sur leur site internet, uniquement en anglais.