L'horeca bruxellois manifeste contre l'uniformisation des cafés et les contrats-brasseurs

"Touche pas à mon bar" : plaidoyer de l'horeca bruxellois

Patrons et clients de cafés traditionnels bruxellois ont mené une manifestation le 28 février dernier pour protester contre les pratiques déloyales des gros groupes brassicoles et distributeurs. Plus particulièrement, cet événement avait pour but de dénoncer l'uniformisation du secteur Horeca et la disparition progressive d'établissements emblématiques, arguant que les fameux contrats-brasseurs "tuent le secteur" en imposant des produits spécifiques à la carte, mais aussi en détenant les murs abritant ces cafés. Des pratiques jugées abusives, et poussant le secteur Horeca à être véritablement à la merci de ces grosses sociétés.

L'organisation "LiberTap", qui vise à protéger et promouvoir le patrimoine matériel et immatériel représenté par l'Horeca bruxellois, était de la partie. Elle déclare ainsi : "Nous soutenons le mécontentement actuel tant de la population que des microbrasseries locales, qui dénoncent la domination des grandes brasseries et des distributeurs de boissons". Le site internet de l'organisation décrit ses objectifs, notamment rendre égaux les différents acteurs du secteur Horeca (patrons de cafés d'une part, grossistes et brasseries de l'autre). Offrir de plus grandes libertés aux patrons d'établissements, en séparant l'obligation d'achat de boissons des contrats de bails par exemple, est un autre aspect sur lequel LiberTap s'appuie. Enfin, l'association plaide pour une protection légale renforcée des cafetiers, similaires à celle des franchisés. Le but, à terme, devant permettre de proposer des prix justes aux clients, mais aussi d'offrir une bouffée d'air frais aux exploitants afin de leur permettre de continuer à jouer leur rôle au sein du tissu social bruxellois.

Le mouvement "Touche pas à mon bar" s'est réuni devant la Bourse, autour d'une pompe à bière mobile, et s'est dirigée ensuite vers le Daringman, café populaire et reconnu de la capitale ayant fermé ses portes fin 2024. Dans les rangs de ce cortège : un certain Filip Jans, ancien patron du Monk, autre café emblématique ayant fermé ses portes en raison des exigences liées aux contrats-brasseurs. Nous vous en parlions en 2023 : le bar avait été fermé, et Filip Jans poussé à la porte, par Horeca Logistic Services (HLS), propriétaire de l'établissement. Cette dernière prétendait vouloir fermer le bar pour y faire de nouveaux travaux, tandis que Filip Jans y voyait des motivations économiques.

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