La sonnette d'alarme concernant une possible vente de la Brasserie Haacht vient d'un site français d'actualité brassicole mais nous n'avons aucune confirmation de cette rumeur. Par contre, les analyses des chiffres du groupe industriel dans lequel la Brasserie Haacht se situe ne laisse pas de doute : la situation s'aggrave dans le mauvais sens.
En effet, le troisième plus gros producteur belge de Pils (avec une gamme comprenant la Primus, la Tongerlo, Super 8 ou encore la Charles Quint) a vu ses ventes baisser de 8,4% l'année dernière. Un coup dur qui marque la seconde année négative pour Haacht. Cette baisse mène à une perte de revenus estimé à 5,7% et à une perte nette doublée à hauteur de 8,2 millions si l'on en croit les statistiques fournies par Co.Br.Ha. qui détient la brasserie belge. En conséquence directe : aucune dividende ne sera versée cette année.
Co.Br.Ha. (de son petit nom Brouwerij Handelsmaatschappij NV) est donc actif en bourse (sous Euronext Growth) et tire le gros de son portfolio via la brasserie Haacht mais aussi de deux autres lieux de production : Brouwerij Haacht Nederland (Valkenburg-aan-de-Geul, au Pays-Bas) et la Brasserie du Coq Hardi (Marcq-en-Baroeul, dans le nord de la France).
Les coupables de cette mésaventure financière ? Les éternels suspects : baisse de la consommation croissante en Europe de l'Ouest, guerre en Ukraine, inflation, crise du gouvernement, baisse des exportations. Le rapport des Brasseurs Belges, publié hier, confirme d'ailleurs ces tendances. De plus, Haacht traverse d'autres coups durs avec, par exemple, le décès de Frederic van der Kelen en février 2025 après 52 ans de contrôle sur la brasserie.
La réaction face à cette crise qui perdure est déjà connue : le lancement d'un plan de relance qui passe par une réduction des investissements envisagés, la suppression de 20 emplois, l'analyse des crédits en cours et bien entendu de la recherche et développement pour mieux s'adapter (notamment à la mode des bières sans alcool). Haacht compte aussi sur la consolidation de ses partenariats avec Brique House (en France et malgré son aura sulfureuse) ou le nouveau bar de l'Ancienne Belgique à Bruxelles.
Haacht possède encore d'autres cartes dans son jeu : la brasserie L'île d'Orléans acquise au Canada en 2016 pour cibler le marché nord-américain, une gamme de vins et de liqueurs produite en France via le Coq Hardi ou encore la distribution de Pepsi en Belgique ainsi qu'une marque de café : Fuerto.