La Fédération des Brasseurs Belges dévoile son bilan pour 2023

Rapport annuel 2023 de la fédération des Brasseurs Belges

Nous sommes en juin, ce qui signifie que la Fédération des Brasseurs Belges délivre son rapport sur le secteur brassicole belge, comme chaque année. Alors que le précédent rapport démontrait que la consommation de bière en Belgique avait repris du poil de la bête, le bilan est plus maussade cette année. La consommation autant que l'exportation de bière belge sont en chute libre. Voici la retranscription de leur communiqué de presse officiel détaillant la situation du milieu en 2023.

"Alors que les brasseurs belges pensaient pouvoir oublier les années difficiles dues au COVID-19, ils ont à nouveau été confrontés à un environnement commercial difficile l’an dernier. L’inflation, la crise du pouvoir d’achat et le manque de personnel se sont clairement traduits dans les chiffres de 2023. La consommation totale de bière a baissé de 5,8 % et les exportations, de 7,5 %. Si 23 nouvelles brasseries ont ouvert leurs portes, 36 ont été contraintes de fermer. Ainsi, la Belgique comptait 417 brasseries à la fin de l’année, contre 430 en 2022. Les brasseurs soulignent donc l’importance d’une politique gouvernementale réfléchie pour soutenir le secteur et la culture de la bière belge. 

Baisse de la consommation belge et recul historique des chiffres d’exportation

L’année dernière, 6.532 millions d’hectolitres de bière ont été consommés en Belgique (-5,8 % par rapport à 2022). En soi, il ne s’agit pas d’une nouveauté pour le secteur, étant donné que la consommation de bière en Belgique est en baisse depuis plus de 20 ans. Dans le passé, les brasseurs ont pu faire face à cette diminution grâce à leurs exportations, mais l’an dernier, celles-ci ont chuté pour la première fois de l’histoire de près de 7,5 %. En Europe, la perte est de 4,4 %, tandis qu’en dehors de l’Europe, les exportations reculent de 22,2 %.

Selon les brasseurs, la baisse des exportations s’explique en partie par la compétitivité, qui a été mise à rude épreuve en raison de la hausse des salaires et des coûts de l’énergie, entre autres. Les coûts de production augmentent en Belgique, de sorte qu’il est de plus en plus difficile pour les brasseries belges de rester compétitives face à l’offre locale croissante des brasseries des pays d’exportation. Dans un contexte de crise mondiale du pouvoir d’achat, les consommateurs sont plus enclins à choisir une alternative locale moins chère qu’une bière belge importée.

L’évolution des modes de consommation explique aussi le déclin de ces chiffres. Cela s’inscrit en outre dans le cadre de la sensibilisation croissante des consommateurs aux questions de santé. Les gens consomment de moins en moins en volume, mais apprécient davantage une bière de dégustation (drink less taste more). En raison de l’offre grandissante de bières sans alcool et à faible teneur en alcool, la catégorie progresse de quelque 12 % par rapport à 2022. Les gens consomment donc plus consciemment qu’auparavant, et c’est aussi une bonne chose. En effet, les brasseurs belges prônent depuis des années une consommation responsable et luttent activement contre l’abus d’alcool. Ainsi, le message éducatif obligatoire dans la publicité pour l’alcool a récemment été modifié pour devenir « L’abus d’alcool nuit à la santé ».

Un verre à moitié plein pour les brasseurs belges

La contribution du secteur brassicole à notre économie est inestimable. En 2023, les 417 brasseries, représentant environ 1.600 marques de bière, ont investi près de 251 millions d’EUR. Leur contribution économique est estimée par le Bureau fédéral du Plan à 4 milliards d’EUR, soit 1 % du produit national brut. Cela s’explique, entre autres, par les recettes des accises et des cotisations d’emballage payées par les brasseurs. En outre, la bière belge génère des emplois directs (6.927 emplois) et indirects (50.000 emplois).

Ce n’est pas seulement la valeur ajoutée économique du secteur brassicole, mais aussi la culture de la bière, reconnue par l'UNESCO, le tourisme et la réputation qui y sont associés, qui font du bien à notre pays. « Malgré des chiffres en baisse, la réputation de notre bière belge reste intacte et attire toujours l’attention en Belgique et à l’étranger. Après toutes ces années, la bière belge continue à placer notre pays sur la carte internationale », explique Krishan Maudgal, Directeur de l’asbl Brasseurs Belges.

Et ce sentiment est partagé par l’ensemble de la population. Une étude récente réalisée par iVOX montre que pour plus de 4 Belges
sur 5 (84 %), la bière fait partie de la culture belge et que 3 Belges sur 4 (75 %) estiment que la culture de la bière belge contribue à placer notre pays sur la carte internationale. Si nous voulons continuer à en récolter les fruits, soulignent les brasseurs, il est important de continuer à soutenir la culture de la bière belge.

« Les défis auxquels notre secteur est confrontée ne sont pas des moindres : augmentation des coûts de l'énergie, de la production et des salaires, une pénurie de main-d'œuvre et une lasagne de taxes qui pèsent sur notre compétitivité. De plus, le balancier de la lutte contre l'abus d'alcool menace parfois de s'inverser et certains décideurs politiques semblent vouloir freiner toute forme de consommation d'alcool. Bien que la vigilance soit de mise, nous restons optimistes. Nos brasseurs font preuve d'une incroyable résilience pour relever les défis auxquels ils sont confrontés. Comme ils l'ont toujours fait par le passé. Le verre est et sera toujours à moitié plein », a déclaré Krishan Maudgal. « Nous appelons les décideurs politiques de demain à concevoir des politiques réfléchies au cours de la prochaine législature afin de garantir, avec nous, la compétitivité de notre secteur et de protéger et promouvoir la culture de la bière belge. »

Le rapport annuel 2023 au complet est à consulter à partir de ce lien 

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