La brasserie Lokorn est attaquée en justice par la brasserie Licorne

Bataille juridique entre les brasseries françaises Lokorn et Licorne

Si les brasseries ne rechignent pas à s'associer pour concocter des brassins collaboratifs allant du plus fou au plus succulent, il n'est pas non plus rare de voir apparaître divers procès liés, le plus souvent, à des similarités plus ou moins équivoques entre des dénominations ou des logos. C'est malheureusement le second cas qui nous intéresse aujourd'hui : la toute jeune brasserie bretonne "Lokorn" est attaquée en justice par la brasserie alsacienne "Licorne", prétextant que leur nom est trop similaire au leur. Une appellation justifiée par les deux amis brasseurs, qui expliquent que le nom de leur entreprise renvoi simplement au nom breton de la petite ville de Locronan, lieu où la brasserie a décidé de s'établir.

L'histoire de Lokorn est similaire à bien d'autres brasseries artisanales : deux amis d'enfance qui décident de se lancer dans la production de bière dans un lieu qui leur est cher. Le choix du nom leur parait évident : Lokorn, pour afficher leur ancrage local. Une décision qui n'a toutefois pas plu à la brasserie Licorne, forte de 110 millions d'euros de chiffre d'affaire en 2022, leur sommant de changer de nom sous peine de quémander la nullité de leur marque. Depuis l'arrivée de cette mauvaise surprise le mois dernier, les deux brasseurs ont décidé de se battre pour continuer d'exister, arguant que les deux noms demeurent suffisamment différents pour être distingués, et que malgré sa taille modeste, leur brasserie mérite de vivre.

Du côté adverse, le responsable juridique de la brasserie Licorne indique par mail à France Bleu que "cette demande en nullité s’inscrit dans le prolongement d’une décision du 4 février 2019 de l’INPI. Cette décision définitive, contre laquelle aucun recours n’a été introduit, énonçait : que la dénomination LOKORN constitue l’imitation de la marque LICORNE ; que le risque de confusion est encore accentué par l’identité des produits en cause [les bières] ; que la demande d’enregistrement est rejetée." Pour l'heure, Lokorn est toujours là, et entendait passer de quelques 180 hectolitres de bière à près de 500 en 2025. Des ambitions mises en suspens, le temps de réunir des fonds afin de payer les frais d'avocats pour la bataille juridique qui les attend. Une cagnotte a également été créée sur Ulule a cet effet.

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