La brasserie Sainte-Hélène, située à Florenville, s'est toujours montrée plutôt discrète, malgré son âge honorable. C'est en effet en 1999 que l'aventure débute réellement, quatre ans après les premiers brassins. Six recettes sont sorties des cuves pendant vingt-cinq ans : une blonde, une ambrée, une triple, une "bière d'hiver", mais aussi une "blonde houblonnée" et, plus atypique, un barleywine à la belge. Des recettes à la fois très classiques et innovantes aux yeux d'un public belge pas encore bien aux faits concernant la révolution craft. Les étiquettes, avec leurs portraits féminins stylisés en noir et blanc, contrastés par une couleur bien vive et de nombreux motifs, avaient également de quoi attirer l'œil. Malheureusement, dans un paysage brassicole en proie à de nombreuses difficultés et de plus en plus compétitif, la brasserie Sainte-Hélène semble sur le point de sortir par la petite porte.
Toujours pudique, la brasserie Sainte-Hélène n'a pas communiqué officiellement sur sa possible liquidation. Mais la mise en vente de matériel de brassage au travers de leur page Facebook ne laisse que peu de place aux doutes. Une chambre froide, des fermenteurs ou un concasseur à grains sont ainsi proposés à la vente. Il en va de même pour de gros stocks de malt, allant de plus d'une tonne de pilsen à plusieurs centaines de kilos de malts spéciaux. C'est précisément cette vente de malts qui laisse supposer que la brasserie ne réalise pas de simples travaux de rénovation, mais bien une liquidation de son matériel.
L'histoire de la brasserie, menée par la quasi-seule force de son créateur et brasseur Eddy Pourtois, avait déjà connu plusieurs déboires tout au long de son histoire. En 2018, alors qu'elle soufflait ses vingt bougies, la brasserie avait déjà déménagé quatre fois. Mais il semble cette fois que M. Pourtois soit en passe de raccrocher le fourquet pour de bon.