Thibault Ernst

Thibault Ernst : les fleurs au centre du projet FLORA

Dans un écrin verdoyant caché du tumulte urbain de la commune de Schaerbeek, nous rencontrons Thibault Ernst, en plein préparatifs pour la soirée privée de lancement de FLORA. Derrière ce projet brassicole, mais pas que, se cache également Maxime Tilliet. Les deux amis de 24 ans débarquent donc avec un concept qui se résume en une ligne : une gamme de bière entièrement centrée sur les fleurs. Nous avons posé quelques questions pour en apprendre davantage !

Avant de parler du projet FLORA, pouvez-vous décrire vos parcours professionnels ?

Thibault Ernst : "Maxime a commencé à s'amuser avec la suite Adobe et à mixer en soirée dès son adolescence, pour ensuite faire des études de gestion et de business tout en étant designer freelance. Il allait d'ailleurs lancer son propre studio mais le projet est mis de côté avec le lancement de FLORA. En parallèle, il a aussi co-fondé l'ASBL "Ask for Angela" qui propose aux festivals et événements d'amener une équipe sur place pour gérer l'encadrement et l'aide aux personnes qui en auraient besoin (NDLR : Ask for Angela est un mouvement global qui permet aux victimes de harcèlement ou d'agressions de demander de l'aide aux professionnels d'un espace public). Il faut aussi partie de l'équipe design chez Silver Square : un espace de coworking. On se connaît de vue depuis environ huit ans, Maxime est le bon copain d'un très bon copain et c'est comme ça qu'on s'est rencontré.

Me concernant, j'ai fais des études de gestion à Louvain-la-Neuve puis un Master en stratégie digitale. J'ai ensuite fais un stage chez 100pap que les amateurs de bières connaissent sans doute déjà bien. Pendant la fin de mes études, j'ai déjà travaillé comme freelance en stratégie et accompagnement de marques. Avec deux autres gars, on a lancé une boîte dans le Web3 avec une levée de fonds ainsi qu'ouvert le restaurant bruxellois KLINE. Le tout derrière un studio design Milk and Cookies, dans l'équipe de l'hôtel Teddy Picker dans le centre-ville. Enfin, j'ai un média qui s'appelle TUBE, qui met en avant la scène bouffe de Bruxelles avec des articles et des boxes gourmandes."

Qu'est-ce qui vous a amené à prendre pied dans le milieu de la bière artisanale ?

Thibault Ernst : "Je suis un grand fana de bonne bouffe à la base, donc tester les bonnes bières et visiter les brasseries artisanales aussi. Puis, comme on est en Belgique, on a débuté nos soirées à partir de 16 ans en buvant de la bière puis, avec le temps, on est passé à d'autres choses que les Pils industrielles. C'est un monde qui évolue fort ces derniers temps. Alors certes, la bière artisanale paraît saturée ces derniers temps mais en même temps, ça bouge tout le temps."

Quand a germé l'idée derrière le concept FLORA ?

Thibault Ernst : "On a fait une première réunion (d'abord à trois) en décembre 2023 pour décider de lancer une marque de bières. Mi-février, on s'est revu avec seulement Maxime pour réfléchir et voir si on se lançait. On avait déjà cette idée de travailler les fleurs, mais on a pris une pause de deux ou trois mois pour vraiment voir si le concept nous semblait bon. Puis, ça a été très vite puisqu'on est début juin et qu'on a déjà une campagne de financement participatif réussie et une première bière sortie : une IPA (houblon Mosaïque, avoine et violette)."

Pourquoi avoir choisi la violette comme première fleur dans votre bière ?

Thibault Ernst : "On voulait d'abord éviter quelques clichés ! Comme d'associer d'office fleurs et un côté "girly" ou encore de faire une gamme de boissons à la fleur. On ne veut pas que le public goûte notre bière avec la même approche que certaines boissons à la rose, par exemple, qui goûte que la rose. FLORA doit rester avant tout une marque de bières avec cette touche florale. Pour le premier choix de la violette, on a pris une fleur que tout le monde connaît mais qui reste relativement peu utilisée pour élaborer des boissons (au contraire de l'hibiscus ou du sureau par exemple). A part du sirop ou certains bonbons, la violette reste moins connue. Surtout qu'on a ajouté aucun sucre et qu'on s'éloigne donc de ces saveurs gustatives.

Pour les prochaines bières, on a fin septembre dans le viseur avec l'utilisation (peut-être) du coquelicot ou la fleur de la noix de muscade. Pour les styles, on cible d'abord des blondes légères car on souhaite cibler d'abord le monde événementiel. Pour le choix des fleurs, on essaye de ne pas piquer des idées aux autres brasseries même si c'est parfois difficile de ne pas être influencé mais on a réellement goûté pas mal de tests (dont des trucs parfois immondes) pour découvrir les possibilités gustatives possibles."

Quel est le volume brassé de votre premier brassin ?

Thibault Ernst : "On a fait brasser à façon un premier brassin de 2.000 litres (donc 6.000 canettes) dont un tiers est parti dans le financement participatif sur KissKissBankBank. Pour le moment, on ne souhaite pas forcément ouvrir une vraie brasserie même si ça serait un peu le rêve. On souhaite d'abord rester dans le monde des fleurs, avec le concept FLORA qui incorpore des fleuristes, des dégustations thématiques, des associations avec des chefs, des artistes, etc."

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