La bière est principalement brassée à base de malts (souvent d'orge), de houblons, d'eau et de levures. Malheureusement, tant chez les brasseries industrielles qu'artisanales, ces matières premières proviennent souvent de pays étrangers et limitent donc la notion de production totalement locale malgré les efforts entrepris par différents acteurs du secteur pour revenir à l'agriculture belge. Alken Maes, à travers sa marque Cristal, s’associe à Arvesta dans le cadre d’un partenariat avec les agriculteurs belges pour utiliser progressivement majoritairement du malt d'orge de notre pays. Voici le communiqué de presse qui annonce la collaboration :
"Peu de produits sont aussi typiquement belges que la bière, ce qui ne signifie pas pour autant que notre fierté nationale soit brassée exclusivement avec des ingrédients locaux. Cristal et Arvesta changent les choses et entament un partenariat avec 49 agriculteurs flamands et wallons pour cultiver de l’orge de brasserie locale et dans le respect du développement durable.
L’orge de brasserie utilisée par les brasseries belges est principalement importée de France, d’Allemagne, de Grande-Bretagne, du Danemark, de la République tchèque et de Slovaquie. Pour quelle raison ? En Belgique, la superficie cultivée est insuffisante pour couvrir la production de bière.
Toon Kerkhofs, expert chez Sanac (Arvesta), déclare : « Notre marché est davantage axé sur l’orge fourragère destinée à être intégrée aux aliments pour animaux. L’orge de brasserie a été de moins en moins cultivée chez nous en raison de la demande importante et du meilleur prix payé pour l’orge fourragère.»
Les dernières années, plusieurs essais et projets pilotes relatifs à l’orge de brasserie ont été lancés en Belgique. Il s’agissait plutôt de projets limités, allant de quelques hectares à quelques projets de plus grande envergure de 25 à 90 hectares environ. Cristal de Alken Maes et Arvesta souhaitent toutefois aller beaucoup plus loin et visent, cette année, environ 300 hectares de culture pour la production de Alken Maes. La culture d’orge de brasserie belge passe ainsi d’un seul coup à la vitesse supérieure.
Arvesta est active dans la culture d’orge commune sur le sol belge depuis quelques années déjà et assure, avec plusieurs agriculteurs, la production d’orge de brasserie cultivée localement en vue de couvrir les besoins d’Alken Maes. Après plusieurs années d’essais expérimentaux, la première année de culture d’orge de brasserie à plus grande échelle est une réussite.
Simon Eyers, Business Development Manager chez Arvesta : « Grâce au partage des connaissances et à un bon suivi des cultures, nous sommes parvenus pour la première fois l’automne dernier, avec les agriculteurs participants, à produire 220 hectares d’orge de brasserie de bonne qualité et répondant à toutes les exigences. Il s’agit par ailleurs d’une culture rentable pour l’agriculteur qui bénéficie d’un prix équitable pour son produit cultivé localement. Grâce au partenariat avec Alken Maes, dans toute la chaîne, nous avons réussi à sensibiliser le consommateur à la valeur de ce produit cultivé au niveau local, grâce à une compréhension mutuelle des défis à relever. »
- La culture d’orge de brasserie est moins nocive pour l’environnement que celle de l’orge commune.
- Comme l’orge de brasserie est cultivée et battue à proximité, nous faisons des économies considérables au niveau du transport !
- Nos agriculteurs locaux travaillent avec des techniques de réduction du CO2, telles que l’agriculture à faible émission de carbone, en collaboration avec Arvesta.
- Les experts d’Arvesta présents sur le terrain apportent leur aide et conseillent les agriculteurs sur les techniques de réduction du CO2 et de consommation d’eau en tant que technologie de précision. Ainsi, chaque mètre carré est analysé minutieusement et l’on ne perd pas une seule goutte d’eau.
Ce partenariat avec Arvesta permet à Cristal de toujours garder un œil sur l’origine de l’orge de brasserie, à chaque étape du processus de production. Dans des perspectives d’avenir, Alken Maes, Arvesta et les agriculteurs concernés se sont fixés pour objectif de porter le volume d’orge de brasserie belge à 220 hectares. À long terme, 1 « petite Cristal » sur 5 sera, de cette manière, d’origine belge. Bref, une véritable histoire belge « de la ferme au verre » !
L'entreprise de grandes cultures Gille se concentre sur la culture de l'orge de brasserie.
L’exploitation agricole de la famille Gille se situe entre Malines, Louvain et Bruxelles, en plein milieu des champs de Tildonk. La famille mise sur la meilleure qualité qui soit, depuis quatre générations. À l’époque, la première génération a lancé la première culture du chicon pleine terre de Bruxelles. La dernière génération y a ajouté la culture de pommes de terre. Désormais, l’orge de brasserie fait également partie des produits cultivés.
Miser sur le goût et la qualité pure, voilà le point commun entre les différentes générations Gille. Un bel amalgame, n’est-ce pas ? De la culture à la récolte, en passant par la transformation, le transport et la livraison de leurs propres produits cultivés : ils s’occupent de tout.
Geert Gille, co-gérant, explique pourquoi ils se lancent désormais aussi dans la production d’orge de brasserie : « L’orge de brasserie s’inscrit parfaitement dans notre cycle de culture. Qui plus est, l’orge de brasserie nécessite moins de fumure azotée et n’épuise donc pas autant le sol, ce qui permet une culture dans le respect du développement durable.
Dans mon activité d’agriculteur, il est important pour moi de savoir où vont les produits de mes cultures et à quoi ils serviront. Le lien avec le produit fini est important. En tant qu’entreprise, nous misons plus que jamais sur la chaîne locale.
Après la récolte, une analyse est effectuée, afin de déterminer la qualité de l’orge de brasserie. Dans ce cadre, les principaux critères sont une teneur élevée en amidon associée à une faible teneur en protéines. L’amidon est nécessaire aux sucres qui se transforment en alcool et en gaz carbonique au cours du processus de brassage. La faible teneur en protéines doit veiller à obtenir une bière pas trop trouble.
Dès que l’orge est approuvée, elle part de l’exploitation agricole de Geert à destination de la malterie Albert à Puers-Saint-Amand, qui fait également partie d’Alken Maes.
Edwin Zuidema, Directeur général de la malterie : « Le processus de transformation se déroule comme suit : il faut des enzymes pour transformer l’amidon en sucres. Ceux-ci sont produits, lors de la germination du grain. Nous humidifions et chauffons par conséquent les grains d’orge jusqu’à atteindre le bon rapport entre l’amidon et les enzymes. Les grains sont ensuite séchés de manière à interrompre le processus de germination et nous arrivons ainsi à ce que l’on appelle l’orge maltée ou malt. »
Au cours du processus de brassage, la transformation de l’amidon en sucres se poursuit et ces derniers sont, à leur tour, transformés en alcool."