Après une ouverture attendue, l'équipe de la brasserie Misery Beer Co. a déjà écoulé sa première grosse production. Dans cette équipe de choc, le graphiste Bob Tillieux a réussi à tenir en haleine le public à coup de visuels chocs mais aussi à construire une identité forte pour ce projet de la région liégeoise. Nous lui avons posé quelques questions:
D'où vient cette vocation pour le graphisme?
Bob: A treize ans, j’ai démarré le graphisme et l’imprimerie en école technique à Liège mais ma passion pour le papier, l’impression et le graphisme en général à toujours été présente. Dès mon plus jeune âge, je me sentais attiré par les anciennes publicités peintes sur des murs, et par l’image dans l'ensemble. Ensuite j’ai entamé des études de graphisme et un tas d’autres formations. Pour résumer la suite, je me suis lancé en tant que free-lance. Avec mon ami Laurent, nous avons créé une marque de vêtements : Câpres et Anchois. J’ai également travaillé sur Paris pendant une année en restant freelance. Aujourd’hui, je travaille presque essentiellement pour Misery Co.
Comment avez-vous fait le lien entre la bière artisanale et le graphisme?
Bob: Par hasard! Rémy m’a contacté il y a trois ans. Nous nous connaissons depuis vingt ans, mais nous nous étions perdus de vue. Il m’a donc contacté sur ma page professionnelle sans savoir qu’il s’agissait de moi. A l’époque, je n’avais presque aucune connaissance du milieu craft. Samia et lui m’ont introduit dans ce monde fabuleux. Après avoir débuté le graphisme de Misery, j’ai directement commencé une formation en micro brasserie que je viens d’ailleurs de terminer. Il m’ont transmis leur passion et il était important pour moi d’avoir une approche complète du milieu pour développer l’identité de Misery. Rémy et Samia avaient une idée précise de ce qu’ils voulaient comme imagerie, et mon style d’illustration collait parfaitement à la leur. Je leur suis éternellement reconnaissant de m’avoir fait confiance.
Comment créez-vous une étiquette ou une affiche pour une brasserie?
Bob: Je dessine tout à la main et sur papier, ensuite je scanne l’illustration. J’essaye d’être le plus précis possible pour ne pas avoir à trop retoucher le trait, et garder un rendu irrégulier et naïf. La démarche graphique est très proche du tattoo et c’était une partie majeure de leur inspiration.
Laisse-t-on assez de liberté pour votre métier? La bière offre-t-elle des spécificités originales pour un graphiste/dessinateur?
Bob: J’ai la chance de posséder un champ de liberté assez large. En effet, ils me laissent m’exprimer et c’est une chance inouïe de pouvoir travailler ainsi. L’idée était d’avoir un maximum d’espace d’expression pour le graphisme, et les canettes de 44 cl s’y prêtent parfaitement. Actuellement, il est difficile de sortir une bière sans faire attention au visuel. L’inspiration venait principalement des brasseries anglophones, et la plupart des brasseries mettent un point d’honneur à développer une identité qui leur est propre.