L'équipe de la célèbre brasserie écossaise Brewdog, fondée en 2007, vient de publier un communiqué officiel pointant ses responsabilités et son plan d'action en réponse à une série de dénonciations d'une "culture toxique" au sein de l'entreprise. Les témoignages d'anciens employés de Brewdog trouvent échos à un autre mouvement de libération de la parole apparu il y a quelques semaines, via un mouvement spontané sur les réseaux sociaux américains dénonçant de nombreux cas de sexisme dans le milieu des brasseries artisanales.
Le management de Brewdog, qui emploie plus de 2000 personnes à travers le monde, s'est trouvé mis en cause par plusieurs anciens employés de l'entreprise dans une lettre ouverte consultable ici (en Anglais): "punks with purpose". Cette lettre publiée le 9 juin 2021 débute par une prise de conscience initiée par le mouvement féministe évoqué plus haut. Plusieurs centaines de signataires exposent ensuite leur vécu négatif lors de leur passage professionnel chez Brewdog, où la culture d'entreprise poussait à augmenter les performances au détriment du bien-être des travailleurs. Au point où plusieurs anciens employés souffrent encore d'atteinte à leur santé mentale!
Ce mauvais traitement des travailleurs (avec des conséquences désastreuses pour eux) est symptomatique des entreprises à la base petite et artisanale qui deviennent ensuite très rapidement industrielles et gigantesques. Les pressions, le manque criant de formation, l'absence de réelles ressources humaines et un certain sentiment de toute puissance (certaines personnalités de la bière se comparent à Jésus Christ) mènent alors à une gestion catastrophique et inhumaine du personnel.
James Watt, co-fondateur de Brewdog et connu pour plusieurs bad buzz avec l'image de Brewdog, s'est expliqué auprès de la BBC et accepte les critiques concernant une "culture de la peur" et une "attitude toxique" envers les travailleurs des brasseries mais aussi des bars et autres sous-divisions.
Après une semaine de concertation, Brewdog a publié un communiqué officiel sur sa page Facebook.
Le management reconnaît ses erreurs et s'excuse pour les mauvais traitements infligés aux travailleurs de la société. Plusieurs actions sont ensuite prévues afin de réaliser un sondage auprès des travailleurs, via un questionnaire anonyme mais aussi une étude d'audit indépendante. Les résultats de ces deux études seront normalement révélés publiquement.
Chaque dirigeant de département devra également réaliser une analyse de son unité afin d'identifier les éventuels défauts.
Un entretien sera mené pendant deux semaines auprès des travailleurs quittant Brewdog dans les 12 derniers mois écoulés pour connaître les raisons poussant à leur départ.
Un groupe similaire à un syndicat basique sera créé pour les travailleurs.
Brewdog annonce renforcer les formations en interne et les possibilités d'évolution de carrière au sein du groupe.