Une des brasseries artisanales pionnières de Bruxelles, En Stoemelings, achève une lente pente descendante qui mène à l'ouverture de sa faillite prononcée le 16 décembre 2024. Ouverte il y a dix ans par un duo d'amis : Samuel Languy et Denys Van Elewyck (alors étudiants à l'ULB), la microbrasserie avait d'abord occupé un petit local dans le quartier populaire des Marolles. A cette époque, le paysage brassicole bruxellois ne comptait que deux brasseries actives : Cantillon et la Brasserie de la Senne.
Après le lancement de plusieurs bières et des événements mémorables dans le quartier, En Stoemelings avait déménagé pour rejoindre le hub bruxellois du Greenbiz dans le quartier de Tour & Taxis (où suivra La Brasserie de la Senne). Avec de plus grandes cuves, un lien avec l'Union Saint-Gilloise, des financements participatifs et une initiative pionnière pendant la pandémie de Covid-19, En Stoemelings aura prouvé son inventivité et sa stimulation du secteur.
Malheureusement, la succession d'épreuves (inflation, chute des ventes, crise de l'énergie, hausse de la concurrence, pression des brasseries industrielles...) ne permettra pas à la brasserie En Stoemelings de remonter le cap. Après avoir vu sa voisine : la brasserie No Science, fermer en juillet 2023, la disparition semblait s'amorcer. Dans un dernier soubresaut intelligent pour tenter de survivre, la brasserie et son installation avaient été vendues au groupe de bars bruxellois L'amère à boire en janvier 2024, créant la brasserie L'amère en Fût dans le Greenbiz (tout en évitant un démantèlement ou une délocalisation de l'activité brassicole). En Stoemelings conservait alors un espace à Tour & Taxis pour élaborer quelques bières vieillies en barriques et des assemblages.
Tout cela prend malheureusement fin en ce début d'année 2025, dix ans après le début d'une grande aventure qui a révolutionné en partie le paysage brassicole artisanal de Bruxelles.
Notons qu'en 2022, En Stoemelings avait lancé un prêt proxi pour récolter 100.000€ (surtout auprès du public et de proches) afin d'essayer de rebondir après un premier exercice en négatif en 2021 (après la pandémie). Ce prêt, normalement remboursé en cinq ans, se perd donc dans la faillite et les prêteurs ne seront indemnisés qu'après les autres curateurs. Nos collègues de L'écho évoque un remboursement à hauteur de 30% des investissements.
