Brasseurs de France et le Syndicat National des Brasseries Indépendantes en appellent au gouvernement français pour aider le secteur brassicole

Le secteur brassicole français en colère

On n'a de cesse de vous parler de mauvaises nouvelles pour le secteur brassicole belge ces derniers mois, mais les brasseries de nombreux autres pays connaissent également des difficultés importantes. Après les Etats-Unis, après l'Allemagne, c'est au tour de la France de faire parler d'elle avec deux sonnettes d'alarmes : l'une émise par le Syndicat National des Brasseries Indépendantes (SNBI), l'autre par le syndicat Brasseurs de France.

Le SNBI dénonce un traitement inégal entre les filières viticoles, bien plus avantagées que leurs homologues brassicoles. Le communiqué de presse déplore un manque de réaction du gouvernement français alors que le secteur appelle à l'aide depuis plus d'un an en raison d'importantes difficultés économiques, que l'on connait bien désormais : pandémie covid, suivie d'une grande augmentation des coûts, à tout niveau (matières premières, énergie, emballage...) Une enveloppe de 230 millions d'euros à été débloquée au profit des vignerons indépendants... mais rien pour les brasseries artisanales, alors que près de 250 fermetures pourraient avoir lieu en 2024. Le syndicat demande par exemple de revoir les droits d'accises pour la bière, qui s'élèvent à 0,18€ pour une bouteille de bière titrant à 6%, et 0,24€ pour la même bouteille titrant à 8%. De son côté, le secteur viticole ne doit payer que 0,03€ de droit d'accises pour une bouteille de 75cl, sans tenir compte du degré alcoolique.

Le SNBI réclame également une aide de quelques 20 millions d'euros pour soutenir le secteur. Parmi les autres mesures demandées, il y a également la dispense de licence de débit de boisson pour la vente de bière sur le lieu de production pour les brasseries, déjà d'application  pour les viticulteurs. Revaloriser la consigne d'un fût à 70€, et non plus 30€ comme c'est le cas depuis 2001 est une autre piste envisagée. De son côté, Brasseurs de France souligne aussi le besoin d'un soutien à la trésorerie. Et ajoute d'autres requêtes : garantir une stabilité juridique, simplifier les procédures et améliorer la lisibilité des dispositifs de soutien à l'investissement et à l'innovation, mettre en place un moratoire sur la fiscalité, garantir une stabilité juridique et enfin mieux étaler le remboursement des Prêts Garantis par l'Etat.

Les représentants du SNBI avaient été reçu à Matignon le 8 janvier dernier afin de demander cette aide exceptionnelle à la trésorerie... une demande restée sans réponse. Brasseurs de France rappelle le bilan maussade de l'année 2023, qui indiquait que les deux tiers des brasseries du pays affichaient une baisse de leur marge, et environ 4,5% de ventes en moins à la grande distribution. "L'année 2024 devrait être une année décisive pour la filière brassicole pour renouer avec une dynamique de croissance, sous réserve du déploiement d'une série de propositions" évoque Brasseurs de France, qui en profite pour rappeler que quelques 2500 brasseries sont réparties autour du territoire français.

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