En ces temps difficiles, les brasseurs et brasseuses peinent souvent à garder la tête hors de l'eau et la nécessité de consolider sa brasserie pour affronter les différentes difficultés devient une priorité. Mais comment y parvenir ? Voici quelques idées importantes que toutes les grandes brasseries utilisent assurément.
1) Avoir un site web
Cela peut sonner comme une évidence mais de nombreuses brasseries artisanales ne possèdent pas de site web ou le délaisse. Il est important de sécuriser son nom de domaine mais également de proposer ne serait-ce que les informations de base (identité de la brasseries, bières permanentes, heures d'ouverture, formulaire de contact) puis de peaufiner l'ensemble en proposant par exemple une boutique en ligne ou la possibilité de changer de langue (le Néerlandais permet de toucher 60% du public belge).
2) Utiliser les réseaux sociaux
Les campagnes de publicités classiques coûtent effroyablement cher en Belgique, pour un retour souvent faible. Laissez ce domaine aux industriels et prenez le temps d'utiliser les réseaux sociaux (souvent gratuitement) pour toucher un public plus large, le fidéliser et le tenir au courant facilement de vos nouveautés et autres événements. Même si cela peut sembler chronophage, les gros groupes comme Meta proposent des outils de gestion qui permettent de prévoir à l'avance vos publications.
3) Suivre un minimum les tendances du marché
Quand la consommation et le pouvoir d'achat baissent, il est important de pouvoir répondre aux attentes de votre public. Sans pour autant se ruer sur certaines modes, la Belgique possède un retard sur les tendances mondiales qui lui permet d'anticiper facilement certains mouvements comme l'émergence des IPA, le retour des Lagers et Saison ou la montée des bières sans alcool. Sans pour autant renoncer à votre identité brassicole, n'oubliez pas que vous brassez des bières pour le public et pas pour vous.
4) Gérer ses dépenses et se diversifier
Le mode survie pour de nombreuses brasseries passe par une optimisation des dépenses. Si vous ne pouvez souvent pas baisser votre loyer, les remboursements d'emprunts ou la masse salariale, il convient de comparer les devis de vos différents fournisseurs, de privilégier des matières premières abordables ou de revoir vos ambitions de recettes originales (la vanille et le café, c'est très cher) à la baisse. Dans le même temps, une diversification en interne pour attirer le public (avec des concerts, des événements) ou en externe (en ouvrant son propre bar) permet d'augmenter les revenus.
5) Avoir un(e) bon(ne) comptable
Pouvoir analyser son bilan financier, déposer des informations correctes à l'administration et ajuster sa TVA et ses coûts en avance permet très souvent d'éviter de grandes difficultés financières ou carrément de mauvaises surprises. Trouver une bonne fiduciaire à taille humaine n'est pas facile (c'est un métier en pénurie) mais pouvoir obtenir des conseils, un contact régulier et un soutien (aux subsides, aux déclarations, aux investissements) mérite toujours un bon investissement... qui restera inférieur aux coûts d'un gros groupe comptable qui bâcle souvent le travail des "petites entreprises".
« la majorité des brasseries faisant faillite en Belgique ne suivaient pas ces cinq conseils »… Avez-vous fait une enquête auprès de ces brasseries ? Est-ce que vous avez des chiffres et des statistiques pour renforcer vos arguments ?
Il me semble qu’il y a beaucoup d’autres facteurs qui peuvent jouer un rôle plus important dans la pérennité ou non d’une brasserie que ceux évoquer dans votre article.
Il n’existe en Belgique même pas de référencement statistique des faillites de brasseries. Toutes celles dont nous parlons dans notre actualité tombent par contre quasiment dans ces travers. Toutes les brasseries actives subissent les difficultés actuelles (depuis le Covid), celles qui survivent et celles qui augmentent leurs bénéfices ont bien entendu d’autres cartes en main mais elles respectent ces quelques principes élémentaires d’un gestion d’entreprise commerciale en Europe.